La stratège de la com…
Nom : Strasser. Prénom : Catherine. Signe particulier : baroudeuse de la communication, créatrice de la récente agence nancéienne Make Sense Stratégies et Communication où elle entend redonner un sens à la communication et notamment à celle à destination des entreprises.
Elle donne rendez-vous dans le cadre feutré du bar du Grand Hôtel de la Reine à Nancy, calme en cette fin d’après-midi de novembre. À l’extérieur, la nuit s’installe peu à peu sur la Place Stanislas intimement enlacée par une brume déjà hivernale. Figée dans ses lumières éclatantes, la place nancéienne donne l’impression d’un arrêt sur image, une pose dans la spirale infernale du temps. Un temps compté, mesuré, dompté pour en être devenu son meilleur allié dans son travail de «communicante» (au sens noble du terme). Dans les effluves de son thé vert, Catherine Strasser évoque son récent temps passé au sein du groupe Hachette, dans les médias au sein des filiales du groupe Europe 1 Communication, et plus récemment de directrice d’une agence de communication qu’elle a cofondée en 1998… au siècle dernier. À cinquante ans, elle s’offre aujourd’hui le temps «de créer sa liberté professionnelle» en mixant son savoir acquis en agence et son expertise de l’évolution actuelle de cet univers brumeux où certains franchissent la sacro-sainte frontière nécessaire entre le domaine de la communication et celui de l’information. Un mélange des genres trop souvent répandu aux dérives professionnelles nauséabondes. Recadrage indispensable et nécessaire pour Madame Communication d’où la naissance récente de Make Sense Stratégies et Communication. Entreprise hybride sur la planète des communicants alliant principes éthiques fondamentaux et créativité extrême des jeunes talents à canaliser (voir encadré).
Retour aux fondamentaux
«Le concept d’agence de communication a beaucoup évolué. Il y a encore quelques années, elles élaboraient tous les outils de communication de leurs clients (plaquettes, cartes de visite, site internet en passant par les objets publicitaires et les campagnes d’affichage). Aujourd’hui tout est différent. Les nouvelles technologies, les logiciels plus conviviaux, plus souples, permettent aux entreprises de réaliser beaucoup d’outils de com par elles-mêmes». Retour aux sources, à l’essence même du métier victime de la frénésie créative où la forme l’emporte sur le fond. «Ma nouvelle structure entend remettre la stratégie au coeur de l’activité de communication en diagnostiquant, en fixant les objectifs à atteindre, en préconisant les bons outils pour atteindre réellement les cibles visées». Effacer le communiquer pour communiquer, pour vanter l’égo de certains, «si le discours de la marque n’est pas pertinent, cela ne sert à rien». Un juste retour aux sources, aux fondamentaux avec les moyens actuels. Il était temps…