Santé
La start-up rouennaise Genexpath va commercialiser des kits de diagnostic de cancers
Née en novembre 2020, la start-up Genexpath est en phase d'industrialisation de kits de diagnostic de certains cancers. Juliette Renauld, la dirigeante, espère pouvoir les commercialiser à la fin du printemps.
Dans les locaux de la start-up
Genexpath, près du jardin des plantes de Rouen, les cartons témoignent de la récente installation de
Juliette
Renauld et son équipe. La jeune entreprise, créée en novembre 2020
et incubée par Normandie Incubation, développe des kits
de diagnostic de certains cancers,
particulièrement les
lymphomes
(tumeurs du système lymphatique) et les sarcomes
(cancer rare des tissus mous, des os et des cartilages, qui touche
beaucoup les enfants).
Le centre régional de lutte contre les cancers Henri-Becquerel mène depuis plusieurs années des travaux de recherche sur les cancers, dont les lymphomes et sarcomes. Ces travaux, menés dans l’unité Inserm U1245, ont intéressé Normandie Valorisation, « qui a pour vocation de représenter les établissements pour les dépôts de brevet », explique Juliette Renauld. Pour que ces travaux de recherche deviennent des produits, la structure encourage alors la création d'une start-up. C'est ainsi qu'est né Genexpath, soutenu par Normandie Valorisation et le centre Henri-Becquerel, tous deux actionnaires de la société.
« Un outil pour adapter la thérapie à chaque patient »
Genexpath
est actuellement en plein développement de ses kits de diagnostic
des lymphomes et des sarcomes. « Nous
sommes actuellement en phase d'industrialisation et de réalisation
des travaux réglementaires préalable à la commercialisation des
produits »,
précise Juliette Renauld. Le but : « que
les anatomopathologistes, médecins qui réalisent les diagnostics
sur les tumeurs des patients dans les CHU ou centres contre le
cancer, aient un outil supplémentaire pour leur permettre de bien
caractériser
les tumeurs pour préciser le diagnostic et adapter la thérapie à
chaque patient. »
Un outil utile pour les médecins mais aussi pour l'industrie pharmaceutique : « L'industrie pharmaceutique a potentiellement des molécules à mettre sur le marché pour différents types de cancer, pour cela il faut qu'elles fassent des essais. Mais, une molécule va fonctionner sur un type de tumeurs, il faut que les patients de ces essais aient la pathologie qui correspond à la molécule, afin que ces essais aient plus de chances d'aboutir », explique Juliette Renauld.
Un
algorithme d'intelligence artificielle
Pour
réaliser le test, le praticien utilisera donc la partie physique du
kit, contenant des produits réactifs. Une fois l'opération effectuée,
il va « séquencer
les résultats avec un séquenceur nouvelle génération ».
Les résultats pourront ensuite être téléchargés sur un logiciel,
commercialisé par la start-up, pour pouvoir analyser les données.
« C'est
un algorithme d’intelligence
artificielle
qui a été entraîné dans le cadre de la recherche qui va permettre
de fiabiliser le rendu aux praticiens »,
précise-t-elle.
Aujourd'hui, la start-up est déjà en discussion avec des établissements de santé intéressés. « C'est nous qui sommes en retard dans les travaux réglementaires », s'exclame Juliette Renauld. La société a notamment eu des ralentissements sur le matériel. Mais la commercialisation ne devrait plus tarder, la dirigeante espère proposer ces produits à la fin du printemps, en Normandie, en France et pourquoi pas à l'international.