Développement

La Société industrielle des fontes, une belle histoire qui dure depuis 1932 à Saint-Quentin

La Société industrielle des fontes, installée à Saint-Quentin depuis 1932, créée par Maurice Staub, est spécialisée dans la fabrication des pièces moulées en fonte sur mesure. L’entreprise s’est modernisée au fil des années, et continue son développement.

La Pdg Catherine Zeimett et Bruno Demarly, directeur d’usine.
La Pdg Catherine Zeimett et Bruno Demarly, directeur d’usine.

Catherine Zeimett, son Pdg, raconte les évolutions de cette société familiale : « Au départ, c’était une tonnellerie, que mon grand-père a converti en fonderie pour faire des pièces mécaniques pour les machines de levage, de machinisme agricole. En 1972, mon père lui succède et la modernise en l’orientant vers le secteur ferroviaire et principalement dans les pièces, qui font partie des rails et des caténaires pour les TGV. Nous fabriquons aussi des pièces pour les wagons de marchandises. Deux tiers de l’activité portent sur la fabrication de pièces mécaniques complexes ou de sécurité pour l’agriculture, le textile, et pour le ministère de la Défense, dont la Marine. La clientèle est en France, et dans les proches pays européens. »

En 1992, la Société industrielle des fontes, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’euros, est passée du moulage manuel à l’automatisation. Cela a permis à la société de perdurer et se développer. Au décès de son père en 2005, Catherine Zeimett a repris l’activité qu’elle a découverte, étant à l’origine expert-comptable, avec beaucoup de détermination et d’envie de réussir.

Les salariés et les clients lui ont fait confiance. Elle a recruté, investi dans de nouvelles machines pour moderniser, robotiser encore plus afin de résister à la concurrence internationale.

Elle a beaucoup travaillé sur les nuances de fonte, en participant à un programme de recherche pour la fabrication de nouvelles nuances, afin de donner différentes caractéristiques aux pièces. « Nous faisons des pieds moulés en fonte brute sphéroïdale avec des alliages de différents métaux. Les matières premières utilisées sont des aciers de récupération de l’industrie automobile et aussi des lingots de fonte. Ce qui n’est pas utilisé est refondu », détaille la présidente.

Un four de fonte en fonctionnement à 1 450 degrés.

Les pièces moulées en fonte vont de 20 grammes à 80 kilos, écoulées de 20 à 10 000 exemplaires. « Nous répondons au besoin du client, qui peut vouloir des petites et/ ou des moyennes séries, selon le grade de finition qu’il souhaite, des pièces brutes, usinées, avec ou sans assemblage, avec ou sans traitement de surface », commente Catherine Zeimett.

L’entreprise a été labellisée par le pôle I-Trans de compétitivité, elle a également les qualifications ISO 9001 pour la qualité du produit et ISO 14001 pour l’environnement. Elle dispose d’un département R&D, qui lui permet de travailler avec les bureaux d’études des sociétés clientes, pour optimiser le design et le coût des pièces.

Poursuite des investissements

La Société industrielle des fontes travaille aussi de plus en plus en 3D, pour la réalisation de prototypes, permettant ainsi d’avoir des pièces plus rapidement pour de petites quantités. « Nous avons développé également des nuances de fonte spécifiques permettant de concurrencer l'acier pour certaines applications, ou permettant de résister à des températures extrêmes de -50°C », précise la Pdg.

Qui va poursuivre les investissements, en acquérant deux cellules robot pour le parachèvement des pièces, et pour la supervision des chantiers de moulage. Elle attend aussi le passage de l’entreprise à la certification ISO 50001 pour une meilleure optimisation de la consommation d’énergie de l’usine.

Catherine Zeimett envisage parallèlement de recruter (l’entreprise compte aujourd’hui 80 salariés), pour accompagner sa croissance, malgré les difficultés à trouver du personnel. « Les personnes sont recrutées en fonction de leur motivation, de leur savoir-être, et sont formées sur le site, au métier qu’elles vont exercer. Je suis très investie dans le bien-être de chaque salarié quant à la pénibilité. »

L’explosion du prix de l’électricité, des matières premières et la crainte de pénurie - une partie des lingots de fonte viennent de Russie -, font aussi partie de ses préoccupations.