Implantée à Merris, près de Bailleul

La société Debevre mise sur une croissance… durable !

Comment rester performant face à la hausse des prix des matières premières et des tarifs énergétiques ? Entretien avec Amaury Honoré, dirigeant de la société Debevre spécialisée dans la fabrication de gaines de ventilation.

Amaury Honoré, dirigeant de la société Debevre.
Amaury Honoré, dirigeant de la société Debevre.

Lorsqu’il prend la direction de la société Debrevre en 2017, succédant à Patrice Debevre, fondateur de l’entreprise éponyme en 1977, Amaury Honoré arrive avec son expérience d’ancien dirigeant de Portakabin puis de PME, et sa vision du monde économique. Et, sans révolutionner l’activité du fabricant de gaines de ventilation installé à Merris, au coeur de la Flandre, l’entrepreneur remet à plat son organisation. «J’ai constaté qu’il fallait réorganiser différents points pour éviter les ruptures, être plus réactifs et renforcer la qualité» explique-t-il, «mais aussi pour être plus fluide sur nos chantiers et pour nos clients. Pour cela, je me suis basé, comme je l’ai toujours fait, sur les principes de l’écolonomie qui permettent de réaliser des économies importantes sur de nombreux postes».

Fabricant de gaines de ventilation fondé en 1977, la société Debevre emploie à ce jour 90 salariés pour un chiffre d’affaires de 8,6 millions €.

30% de gains en matières premières

Développée par Emmanuel Druon, Président de la société Pocheco, la théorie de l’économie prône qu’il est plus économique de produire de manière écologique. Une philosophie pleinement partagée par Amaury Honoré. «Nous avons réalisé beaucoup de progrès en l’espace de 5 ans avec, par exemple, 30% de gains sur nos matières premières». Et de poursuivre : «Nous investissons régulièrement, comme nous l’avons fait il y a 18 mois avec l’acquisition d’une découpe laser, c’est une obligation pour rester compétitif ! Nous sommes en avance dans notre métier, mais en retard sur différents points. Je pense notamment à la gestion des stocks par code-barres, nous devons le faire ! Et des méthodes artisanales, il faut passer aux méthodes structurées des grands groupes».

Avec 90 salariés pour un chiffre d’affaires de 8,6 millions €, la société Debevre est «l’un des plus gros faiseur au Nord de Paris. Nous fabriquons des gaines de ventilation pour tous types de bâtiment, des sites industriels, des centres hospitaliers ou commerciaux, des habitats individuels… tous les bâtiments qui demandent un renouvellement du volume d’air. Du fait d’isolations de plus en plus performantes et de l’essor des pompes à chaleur, qui nécessitent des gaines pour fonctionner, notre domaine d’activité est en hausse constante depuis une vingtaine d’années». Il poursuit : «Nous pouvons réaliser de gros volumes et toutes les dimensions… nous avons l’offre la plus profonde pour tous types d’usages, que ce soit en acier ou en inox».

La réorganisation de l’entreprise, mis en oeuvre par Amaury Honoré en 2017, a permis de réaliser 30% de gains sur les matières premières.

Vers l’autonomie énergétique

La réorganisation entamée en 2017 et la mise en oeuvre des règles de l’écolonomie portent aujourd’hui pleinement leurs fruits, à en croire le dirigeant de la société de Merris. «L’amélioration de la productivité, grâce à un atelier plus compétitif et performant, nous aide à rapatrier de la production. Et tout ce qui a été mis en place, ces 5 dernières années, nous permet de faire face aujourd’hui à la hausse du prix des matières premières et des tarifs de l’énergie… nous utilisons moins d’acier et notre consommation électrique est stable ! Et c’est parce que nous avons anticipé ! Tout allait très bien quand j’ai repris l’entreprise, mais il nous fallait anticiper qu’un jour nos charges pouvaient augmenter comme ces derniers mois».

Et pour aller encore toujours plus loin, Amaury Honoré prévoit d’installer des panneaux solaires sur la toiture de son usine, dans les prochains mois, « pour produire autant que l’on consomme et tendre le plus possible vers l’autonomie énergétique ». Et de conclure : «J’investirais jusqu’au bout !» À bon entendeur !