La Socarenam pérennise sa croissance

L’entreprise de construction maritime Socarenam vient de décrocher une nouvelle commande de la Marine nationale : six nouveaux patrouilleurs pour les cinq prochaines années. De quoi envisager l'avenir avec confiance. Rencontre avec son directeur commercial, Mathieu Gobert.

« Le site de Boulogne-sur-mer va se remplir avec l’arrivée de la première coque aprés l’été prochain ». Crédit MR Aletheia Press
« Le site de Boulogne-sur-mer va se remplir avec l’arrivée de la première coque aprés l’été prochain ». Crédit MR Aletheia Press

 

Mathieu Gobert, directeur commercial de la Socarenam. (Crédit CE Aletheia Press)

Sur le chantier naval boulonnais de la Socarenam, le travail ne manquera pas. À Saint-Malo, la cale est déjà occupée à construire la première coque de l’un des six patrouilleurs de 80 mètres de long sur 12 mètres de large. Un marché obtenu suite à l’appel d’offres lancé fin 2018 par la Marine française concernant un programme de renouvellement de la flotte de surveillance ultramarine.

La Socarenam a affiné la connaissance de ce marché après avoir construit d’autres patrouilleurs pour les Douanes et la Marine belges. «C’est un dossier qui a pris plus d’une année, raconte Mathieu Gobert, fils du dirigeant et directeur commercial de la PME, avec un premier cahier des charges auquel nous avons répondu par une première offre technique et financière. Après une réunion avec la Direction générale de l’armement, nous avons répondu à un second cahier des charges affiné, donnant lieu à la remise d’une seconde offre en septembre dernier. Le père Noël nous a apporté la bonne nouvelle le 24 décembre dernier !»

Une production qui remplit les sites de Saint-Malo et de Boulogne-sur-Mer

La PME commence donc une série de chantiers qui vont se succéder de la sorte : pour livrer, dans les 24 mois, le premier des six patrouilleurs, une étude a commencé et va durer cinq à six mois. Suivront huit à neuf mois pour réaliser la coque dans la cale de Saint-Malo qui peut accueillir des navires de 100 mètres. Le site boulonnais accueillera ensuite, et pour neuf mois, le navire nu pour y disposer l’armement. Pendant ce temps, la cale de Saint-Malo aura commencé la coque du deuxième patrouilleur. Ainsi de suite pour les quatre suivants. Pour chacun d’eux, il faut également compter trois mois de tests et de mise en service. Ces bateaux sont conçus pour accueillir un équipage de 53 personnes. Particularité : ce type de patrouilleur disposera d’une mini-piste de décollage pour un drone. Sa vitesse moyenne doit pouvoir atteindre 12 nœuds grâce à sa propulsion hybride (diesel et électrique). «L’idée, c’est de pouvoir tourner avec l’électrique jusque 12 nœuds afin d’être le plus longtemps possible autonome en diesel», explique le cadre. Autre ambition pour la Socarenam : les marchés export, 30 ans après avoir commencé sur les marchés publics militaires. La Socarenam s’oriente en effet vers les marchés internationaux : après la Belgique, elle devrait répondre à un appel d’offres du Liban pour une série de navires.