La Socarenam livre un premier patrouilleur pour la Guyane
Premier des deux patrouilleurs légers guyanais commandés par la Direction Générale de l’Armement au chantier naval boulonnais Socarenam, La Confiance a rallié son port d'attache, Degrad-des-Cannes en Guyane le 15 décembre. Le navire porte le nom de la frégate à trois mâts lancée en 1799 et commandée par Robert Surcouf.
Livré à la Marine nationale le 25 octobre dernier, en présence de l’ancien ministre Frédéric Cuvillier, député-maire, le navire et son équipage commandé par le capitaine de corvette Stanislas Marande (38 ans) ont quitté la base navale de Brest le 22 novembre. Destination Cap-Vert, première étape avant de traverser l’Atlantique.
Long de 60,80 mètres pour une largeur de 9,55 mètres, ce navire – le plus long jamais construit par le chantier naval boulonnais – a la particularité d’avoir un très faible tirant d’eau (3,10 mètres) pour lui permettre de manœuvrer par petits fonds et de s’adapter aux conditions tropicales de la zone économique exclusive (ZEE) guyanaise. Pour sa conception et les études de définition, Socarenam a travaillé en étroite collaboration avec le Bureau d’études Mauric, spécialisé en architecture et ingénierie navale et établi à Nantes et Marseille. Les coques et les superstructures, construites en acier sur le site de Saint-Malo ont été remorquées jusqu’au chantier de Boulogne pour y être armées. « Ce navire, le plus grand jamais construit par la Socarenam, est la démonstration du savoir-faire du savoir-faire de nos 200 salariés et de nos sous-traitants, s’est réjoui le patron du chantier, Philippe Gobert, devant un parterre d’officiers d’état-major de la Marine nationale. D’autant plus que nous avons respecté à la fois les délais, les coûts et les performances qu’on nous avait imposés ».
« De fait, les deux patrouilleurs peuvent atteindre la vitesse de 21 nœuds et possèdent une autonomie supérieure à 12 jours à 12 nœuds, précise Matthieu Gobert, attaché de direction à la Socarenam. Ils sont capables de rester environ deux semaines en opérations sans ravitaillement. Ils sont équipés d’un armement léger : un canon de 20 mm télé-opéré depuis une console en passerelle comprenant également écran radar et retour des caméras. Ils embarquent un équipage de 24 marins, tout en ayant la capacité d’accueillir à leur bord 14 personnes supplémentaires. »
Des interventions en mer. Avec leurs boudins en mousse solides et fiables, deux embarcations de drome opérationnelle de nouvelle génération sont elles-aussi prêtes à affronter les eaux turbides et leurs débris forestiers, mais aussi la menace des épines de poissons-chats. Positionnées sur la plage arrière du patrouilleur, ces Edo-NG peuvent être mises à l’eau en moins de trois minutes. À leur bord, les équipes d’intervention pourront mener des opérations de contrôle ou de coercition de jour comme de nuit, y compris par mauvaise mer. « On peut donc très bien inspecter un bateau, ce qui n’était pas le cas auparavant,» confirme le lieutenant de vaisseau Clément, commandant en second de La Confiance.
Un second patrouilleur en finition. Cette livraison sera rapidement suivie par celle du sister-ship, La Résolue, dont l’arrivée au sein de la Marine Nationale est prévue au printemps 2017. Les deux navires, qui remplaceront progressivement les patrouilleurs La Capricieuse et la Gracieuse mis en service en 1986 et 1987, assureront les missions de souveraineté, de défense et d’action de l’Etat en mer : de la protection du centre spatial de Kourou à la lutte contre le narcotrafic, en passant par la police des pêches, le sauvetage et la lutte contre la pollution dans la zone Antilles-Guyane qui s’étend sur plus de 120 000 km².
Benoît LOBEZ