Gazettescope

La «shrinkflation», elle ne vous veut pas du bien...

Aucune raison que la Moselle n’échappe à la tendance de la «shrinkflation». Derrière cette dénomination barbare et peu avenante se dissimule une pratique commerciale, légale, mais néanmoins discutable et bien peu éthique, par les temps présents de crise du pouvoir d'achat... La Gazettescope vous en dit plus.

La «shrinkflation», elle ne vous veut pas du bien...

La pratique n’est pas nouvelle, la dénomination a la sonorité des tendances de l’époque. Teintée d'un certain cynisme d'ailleurs. Décidément, le «monde d’après» que l’on nous vantait tant présente des aspects bien déplaisants. Le terme «shrinkflation» est formé de deux mots : «inflation » et «shrink», un mot anglais signifiant «rétrécir» en français. Dans les faits, cette pratique commerciale consiste à masquer la hausse des prix des produits en réduisant les quantités dans un emballage semblable avec un prix de vente identique, voire en l’augmentant. Tout à fait légal, à condition que la mention du poids de la denrée soit modifiée. Si la «shrinkflation» a toujours existé, elle semble se propager ces derniers mois. Les enquêtes de consommation en recensent pléthore d’exemples. En pleine inflation, en période de crise du pouvoir d’achat, alors que les tickets des Français à la caisse ne baissent pas - pas plus que les prix à la pompe d’ailleurs -, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé qu’un texte de loi serait présenté début octobre pour lutter contre la «shrinkflation». La disposition à venir obligerait les industriels à notifier très clairement et explicitement aux consommateurs qu’ils utilisent cette pratique marketing quand ils diminuent les quantités de contenu en gardant le même packaging. Voilà qui peut se résumer à «vous avez moins, vous payez plus cher». La ministre déléguée chargée du Commerce, Olivia Grégoire, a missionné le Conseil national de la consommation pour réaliser une enquête sur la pratique. Cette analyse devrait être achevée au printemps 2024. En attendant, pour les consommateurs que nous sommes, la vigilance est de mise… Une chose est certaine, la période des crises successives que nous vivons depuis plusieurs années ne fait pas que des perdants... Loin de là.