La sellerie Rutko, personnalisation jusqu’au bout du monde

À Willerval, Marian Rutkowski a réalisé un rêve de gosse en travaillant dans l'univers de la moto. Artisan sellier, il remet à neuf des selles abîmées par le temps. Les selles Rutko sont 'handmade" et permettent également d’ajouter une touche de personnalisation sur des motos neuves.

Marian Rutkowski maîtrise toutes les étapes de fabrication d’une selle, ici la couture.
Marian Rutkowski maîtrise toutes les étapes de fabrication d’une selle, ici la couture.
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Marian Rutkowski (à gauche) et son salarié, Thibault Lombaerts, sont des orfèvres : ils sont capables de réparer n’importe quelle selle et de la personnaliser, un travail entièrement réalisé à la main.

En 1999, lorsque Marian Rutkowski rejoint les Compagnons du devoir, il ne sait pas trop ce qui l’attendait : «Je voulais apprendre un métier manuel en rapport avec ma passion pour la moto. J’ai décidé de suivre une formation de sellier garnisseur.»
Pendant deux années à Strasbourg, il apprend donc les rudiments du métier et décroche un CAP et un BEP, avant de préparer son tour de France. En 2001, il rejoint la région parisienne, il travaille comme ouvrier et prépare son chef-d’œuvre tout en peaufinant son apprentissage du métier, avec des cours le soir de 20h à 22h et le samedi. «C’est la clé d’entrée au tour de France, j’ai réalisé un siège baquet.»
Devenu aspirant, il entame alors son tour de France. «Il doit durer huit ans dans ma branche d’activité. Je suis passé par Epône, Lyon, La Rochelle et Marseille.» Après six années, il arrête ce parcours initiatique pour devenir salarié d’un bureau d’études Faurécia.
«En 2008, j’ai décidé de m’installer, je voulais travailler sur des projets de A à Z et pas uniquement sur une couture ou un choix de matière», justifie-t-il. Il voulait également toucher le monde de la moto. Or, «notre région affiche le plus grand nombre de permis enregistrés. C’est également dans les Hauts-de-France qu’il y a le plus de rassemblements de motards.»     

 
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Marian Rutkowski maîtrise toutes les étapes de fabrication d’une selle, ici la couture.

Jusqu’au Brésil. C’est sous le statut d’auto-entrepreneur que Marian Rutkowski a démarré son activité, «une manière simple de tester la validité de mon projet et de me faire connaître». Le jeune artisan a reçu une formation générale, il travaille sur de la sellerie moderne, notamment les sièges de voiture, les garnitures des avions. Dans le domaine du nautisme, il a récemment refait l’ensemble des sièges dans un catamaran. Mais le domaine qui attire le plus de monde, c’est décidément la sellerie de moto. 
Après une année d’activité, ce natif d’Arleux-en-Gohelle a voulu donner une autre dimension à son activité. Il a trouvé un local dans le village voisin de Willerval. «Après quelques travaux, j’ai créé l’EURL Rutko, un petit clin d’œil au surnom de mon père qui était CRS», sourit Marian Rutkowski.
Avec ce changement de statut, son activité a pris un nouvel essor. «Je travaille pour les particuliers, mais aussi pour un concessionnaire moto qui m’apporte environ 80 clients par an.» Il a également travaillé pour des entreprises du secteur, afin de réparer les sièges de leurs véhicules utilitaires. Mais «le plus gros de ma clientèle reste au niveau des passionnés qui cherchent une selle plus confortable, avec une petite touche de personnalisation», se félicite-t-il.
Son rayon d’action s’est également fortement élargi : d’une clientèle locale, il est passé à un niveau national, voire international. «Je suis régulièrement contacté via la page Facebook de l’entreprise. Dernièrement j’ai envoyé une selle au Brésil, pour un Français expatrié !»
Fort de son succès, il y a  trois ans Marian Rutkowski a embauché un salarié, passionné comme lui par son métier. «Nous nous remettons régulièrement en question et sommes continuellement à la recherche d’améliorations à apporter à nos réalisations.» Dans une démarche de qualité et la réalisation de véritables chefs-d’œuvre qui portent la griffe “Rutko”…

D.R.

Moto, voiture, bateau ou avion, s'il y a un siège abîmé, la sellerie Rutko a la solution.

D’autres projets. Dans les années à venir, Marian Rutkowski souhaite développer son entreprise car «il y a de la demande, je dois continuer à me faire connaître».
D’ici deux à trois ans, il souhaite donc embaucher un commercial de terrain et, pourquoi pas, ouvrir un showroom pour présenter ses réalisations. En attendant, il va, dès le mois de septembre 2017, prendre un apprenti et lui apprendre le métier. «Nous faisons un vrai métier d’art. Tout est fait à la main, il n’y a pas de mesure à suivre, tout se fait à l’œil. Je souhaite lui transmettre ce que j’ai appris et le mettre en route…»

 

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Thibault Lombaerts découpe la mousse, l’adapte à la demande des clients.