La salaison maritime JC David ouvre son capital

Deux investisseurs privés français, le fonds Ardens IV d’Apicap et Jacana Invest, détiennent désormais 70% du capital de la salaison maritime JC David, située au cœur de Capécure à Boulogne. Le patron Hervé Diers, et son adjoint Laurent Gressier, conservent 30% et, durant au moins trois ans, les rênes de leur PME familiale.

Le savoir-faire des ouvrières de la salaison est ancestral (photo archives).
Le savoir-faire des ouvrières de la salaison est ancestral (photo archives).
D.R.

Le savoir-faire des ouvrières de la salaison est ancestral.

 

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Comme chaque année, Hervé Diers tiendra un stand au Seafood Expo Global de Bruxelles, du 26 au 28 avril, pour y présenter ses dernières innovations.

L’opération vise à assurer une transmission en douceur tout en pérennisant la société“, a expliqué Hervé Diers à ses 49 salariés le 1er avril, en leur annonçant sa décision. À 65 ans,
15 ans après l’avoir rachetée à Jean-Claude David, il a choisi des associés désireux de mener cette société encore plus haut. Déjà, à la faveur de gros investissements dans l’outil de production, la société a connu un fort développement, ses ventes ayant progressé en moyenne de 12% par an depuis 2001, pour atteindre 9,2 millions d’euros en 2016.

Les établissements JC David sont l’une des dernières maisons de fumaison et salaison de hareng, d’églefin (haddock) et de saumon (Loch Duart d’Ecosse) à transformer ses produits à l’ancienne, c’est-à-dire avec de véritables fours à bois (des coresses), alimentés à la sciure de hêtre et au bois de chêne. Car, depuis novembre 2007, ils ont réhabilité l’outil de travail des anciens établissements Gaston Seillier, une salaison traditionnelle fondée en 1928 : 40 coresses et six fosses à harengs de 8 tonnes chacune. À ce titre, ils bénéficient du label “Entreprise du patrimoine vivant”. L’opération capitalistique permet un investissement de 0,6 M€ en 2016. Sera ouvert un nouvel étage de coresses, de manière à doubler la production.

Deux investisseurs intéressés par le savoir-faire français. Le fonds Jacana de la famille Delachaux investit principalement dans la prise de contrôle de PME françaises non cotées, exerçant des métiers de conception ou de fabrication de produits combinant savoir-faire pointu, positionnement qualitatif capitalisant sur le made in France. Il est ainsi entré au capital des Ateliers Pinton qui réalisent depuis 150 ans des tapisseries de prestige près d’Aubusson et, dans le Nord − Pas-de-Calais, chez Battais (Haubourdin), spécialiste de la couverture en ardoise des monuments historiques. “Nous sommes heureux d’investir aux côtés d’Hervé Diers et de son équipe pour contribuer à pérenniser l’un des fleurons alimentaires français“, déclare la présidente Emmanuelle Delachaux. “Nous avons été séduits par la très grande cohérence entre la qualité exceptionnelle des produits, la fierté des gens qui les fabriquent et la forte reconnaissance des professionnels de l’alimentation et de la restauration“, ajoute Louis Renaudin, associé gérant du fonds Apicap. De fait, JC David, qui adhère à la démarche Saveurs en’or et qui est la seule salaison à se prévaloir d’un Label rouge pour ses filets de hareng doux fumé, est référencé chez les plus grands : Joël Robuchon, Ducasse, Lasserre, Gagnaire, Royal Monceau, Lafayette Gourmet, Cleanfish (New York et San Francisco), Harrod’s (Londres), City Super (Hong Kong) et Pierre Laget (Japon)…