La RSE : tout sauf un handicap !
Pour Sylvie Cheynel, la présidente d’AlterEos à Tourcoing, la démarche RSE s’inscrit naturellement dans la politique sociale menée dans l’entreprise.
«La RSE est inscrite dans nos gènes, c’est notre ADN», annonce d’emblée Sylvie Cheynel, présidente du directoire d’AlterEos à Tourcoing. «L’objet social de notre entreprise n’a pas changé depuis 30 ans !» Cette société coopérative d’intérêt collectif de 280 collaborateurs opérationnels (355 avec les administratifs) emploie essentiellement des personnes en situation de handicap. C’est dire si ses dirigeants sont particulièrement sensibles au volet social d’une démarche RSE. «Nous employons 80% de personnes fragilisées par le handicap alors que la loi a changé et ne nous en imposerait que 55%», s’enorgueillit Sylvie Cheynel, avant de préciser : «On nous confond souvent avec un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) et parfois même avec un CAT (centre d’aide au travail). Or les CAT ont disparu depuis 2005 et nous, nous n’avons pas de vocation médico-sociale comme un ESAT. Donc nous sommes véritablement une entreprise.»
AlterEos est spécialisée dans la dématérialisation des documents. Ses principaux clients sont Orange et la SNCF qui lui sous-traite son service réclamation. Mais l’entreprise numérise aussi pour le secteur bancaire, les assurances, voire même aussi les cosmétiques. «On ne numérise pas uniquement, précise Sylvie Cheynel. On codifie aussi les documents.» Une démarche essentielle pour l’archivage. Cette partie emploie 180 salariés. Mais AlterEos, c’est aussi un centre d’appels (60 salariés). Lorsque ses clients sont en saturation, les appels sont basculés vers la plateforme de Tourcoing. Enfin, AlterEos est spécialisée dans le conditionnement à façon (30 salariés).
La valeur et l’attitude
«Nous sommes très engagés sur les quatre volets de la RSE, insiste Sylvie Cheynel. Déjà, notre service achat a la consigne d’acheter le plus possible en local.» Une charte éthique est aussi en place et doit être paraphée par chaque salarié. «Nous sommes très vigilants à la valeur et à l’attitude.» Et la présidente détaille : «La valeur, c’est le respect, l’équité, la solidarité et la bienveillance. L’attitude, c’est l’accessibilité et pas seulement au bâtiment mais aussi aux propos que l’on tient dans l’entreprise…» Sur le volet environnemental, AlterEos est engagée dans le tri sélectif. La modernisation est aussi au cœur des préoccupations des dirigeants. «C’est notre point faible, reconnaît Sylvie Cheynel. C’est le souci d’être installé dans une ancienne usine textile. Mais chaque fois que nous effectuons une rénovation, on isole. On a changé les chasses d’eau, on utilise des leds, on récupère les cartouches d’encre, etc.»
Un indice égalité hommes-femmes à 80%
Enfin, AletrEos est très attentive au bien-être de ses collaborateurs. «On a demandé à la MEL de nous mettre un arrêt de bus à proximité afin que l’on minimise les trajets en voiture, détaille Sylvie Cheynel. On a aussi un indice égalité hommes-femmes à 80%.» Cet indice se calcule à partir de quatre à cinq indicateurs selon que l’entreprise fait moins ou plus de 250 salariés. L’écart de rémunération femmes-hommes, la répartition des augmentations individuelles, les promotions (uniquement dans les entreprises de plus de 250 salariés), le nombre de salariées augmentées à leur retour de congé de maternité et la parité parmi les dix plus hautes rémunérations. «Il n’y a qu’un domaine où nous ne respectons pas la parité, sourit Sylvie Cheynel : les trois cadres dirigeants sont trois femmes. Mais au niveau des cadres, nous sommes à égalité parfaite sur le nombre d’hommes et de femmes !»