Un été en France
La Rhune : les 100 ans du petit train
Attraction touristique majeure du Pays basque, le petit train de la Rhune fête cette année son centenaire avec l’objectif de mieux gérer son affluence, conséquence de son succès. La voie ferrée a été entièrement remplacée en 2023.
Ce petit train est emblématique, voire mythique : tout le monde ou presque en a entendu parler ou l’a emprunté. C’est en 1924 que la Rhune se pare de celui que l’on a longtemps appelé le «petit train». Un train à crémaillère qui a résisté au temps, aux conflits, aux révolutions technologiques et continue d’offrir un voyage où le temps s’arrête lors d’une ascension qui laisse la place à la découverte du monde de la Rhune.
35 minutes d'ascension
Du col de Saint-Ignace à 169 mètres d’altitude, dans la commune de Sare, jusqu’au sommet du massif de la Rhune surplombant le Pays basque à 905 mètres d’altitude, la montée s’effectue en 35 minutes. La balade est paisible, on y croise des pottoks, ces fameux petits chevaux basques, mais aussi des manechs, les brebis à tête rousse ou noire également typiques du Pays basque, ainsi que des vautours planant dans le ciel. Depuis le sommet de la Rhune, dernière crête des Pyrénées avant le littoral atlantique, le panorama à 360° est époustouflant.
Tourisme séculaire
Une fois au sommet, on dispose d’une heure et vingt minutes pour se restaurer dans l’un des trois restaurants (appelés Venta en Espagne) commercialisant aussi des souvenirs. Depuis que l’impératrice Eugénie en entreprit l’ascension avec une partie de sa cour en 1859, l’excursion sur la Rhune est devenue une incontournable attraction touristique. En 1908 est née l’idée de construire un chemin de fer dont les travaux commencèrent en 1912 mais la Première Guerre mondiale retarda le chantier et le petit train de la Rhune fut finalement inauguré en 1924.
Train à crémaillère
L’originalité de cet ouvrage est d’être un train à crémaillère. Deux roues dentées propulsées par un moteur électrique s’encastrent dans un rail central. Elles assurent au petit train de la Rhune une vitesse maximale de 9 km/h et lui fournissent la puissance nécessaire pour gravir le massif de la Rhune dont la déclivité la plus importante sur la voie ferrée se situe entre 22 et 25%. Le train de la Rhune est l’un des quatre derniers à crémaillère encore en service en France. Les rames comportent une motrice et deux voitures voyageurs. Située à l’arrière, la motrice pousse les wagons en montée et les retient en descente.
Patrimoine industriel
Si depuis 1924, le même matériel est utilisé, il est régulièrement entretenu, restauré ou reproduit à l’identique pour certaines pièces. Construites par les établissements Soulé de Bagnères-de-Bigorre, les voitures en bois utilisent du châtaigner de l’Ariège pour les lambris, du sapin des Pyrénées sur le toit, du pin des Landes sur le plancher et un bois exotique, l’Iroko, pour la plateforme. Employant une soixantaine de personnes dont une vingtaine de permanents, le petit train de la Rhune génère jusqu’à 6 millions d’euros de recettes.
Une nouvelle voie ferrée
En 2023, il aura fallu neuf mois pour remplacer les 4,2 km de voie ferrée du petit train de la Rhune. D’un budget de 26,6 millions d’euros financé à 80% par le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, les travaux ont consisté à remplacer l’intégralité de la voie : rails, traverses, crémaillère, aiguillages et ballast. « C’est un chantier assez exceptionnel car c’est un chantier de montagne auquel on accède par la voie », précise Arnaud Libilbehety, directeur général de l’Etablissement public des stations d’altitude (EPSA) exploitant le petit train de la Rhune et les stations de ski de Gourette et La Pierre Saint-Martin.
Vincent BIARD - Echos Judiciaires Girondins pour RésoHebdoEco - www.reso-hebdo-eco.com
Une expo pour les 100 ans
L’exposition «1924-2024 : le train de la Rhune, un siècle d’ascension» retrace tout l’été et jusqu’au 3 novembre, au col de Saint-Ignace, l’aventure de ce mythique train touristique. Des photographies, cartes postales, témoignages et autres objets issus des fonds d’archives départementaux, communaux mais aussi de particuliers s’entremêlent pour raconter ce siècle en plusieurs tableaux.