La révolution des métiers sonne comme une évidence !
La notion de travail n’a eu de cesse de se modifier au cours du temps par l’influence pressante des changements socio-économiques qui ont traversé nos sociétés.
Tel un processus de “déconstruction créatrice”, les rapports au travail se modifient à travers sa durée, sa rémunération ou sa localisation. Depuis l’avènement de la mondialisation et de l’ère des NTIC, on assiste à un bouleversement profond et global des métiers, des compétences et des modes de travail.
Face à ces changements structurels majeurs, la majorité des entreprises se questionnent sur la manière à partir de laquelle elles pourront optimiser leur activité et répondre ainsi aux multiples défis qui se présentent sur le chemin de leur développement.
Aujourd’hui, cette transformation du travail impose aux dirigeants de repenser leur organisation, leur style de management, la relation avec leurs salariés et leur marque employeur1.
L’entreprise face aux mutations du travail. Pour 90% d’entre eux, les métiers au sein de leur entreprise vont évoluer au cours des cinq années à venir, et ils sont 39% à penser que plus d’un quart de leurs effectifs seront concernés. Ce phénomène est ressenti différemment selon les pays puisque 60% des dirigeants des pays émergents se déclarent préoccupés par la mutation des métiers. La Chine est particulièrement affectée par cette nouvelle tendance puisque 73% des Chinois s’inquiètent de ne pouvoir y faire face. Alors que 66% des dirigeants français estiment l’évolution des métiers difficile à mettre en œuvre.
Dans le cadre du développement de leurs activités, la détection et rétention des compétences est l’une des principales difficultés rencontrées par les dirigeants. Ainsi, 48% desdirigeants interrogés, membres du réseau LinkedIn dans 7 pays (Chine, Brésil, France, Royaume-Uni, Inde, Allemagne, États-Unis) déclarent manquer des compétences nécessaires au développement de leur entreprise, contre 70% des dirigeants français.
La formation serait aussi un élément clé, selon l’ensemble des dirigeants interrogés,afin d’adapter les compétences partout dans le monde. Pour 54% d’entre eux, elle est perçue comme un levier prioritaire, notamment dans les pays émergents. Alors que les Français font figure d’exception avec seulement 32% contre 64% pour l’Allemagne.
A travers le développement accru des NTIC, l’enquête montre que les dirigeants du monde s’attendent à un fort développement du télétravail en Europe mais aussi dans les pays émergents. Pour quatre dirigeants sur dix, le télétravail devrait se développer dans les cinq années à venir.
Compétences comportementales et techniques. La mutation de l’environnement global de travail impose de nouvelles exigences en termes de savoir-être. Les dirigeants attendent de leurs collaborateurs notamment des capacités de travail en équipe (33%), de gestion du stress (30%), et d’adaptabilité (28%). On observe que les compétences de gestion d’équipe sont largement recherchées au sein des pays émergents, soit 43% des personnes interrogées contre 25% dans les pays industrialisés. La capacité à gérer le stress suit la même trajectoire pour afficher 35% contre 26% dans les pays matures.
En termes de compétences techniques, ce sont celles liées au numérique et aux nouvelles technologies qui sont considérées comme essentielles pour l’avenir. Ces dernières sont citées par 35% des dirigeants, juste devant celles relatives à la relation client (33%) et à l’innovation (32%).
Globalement, on observe qu’au-delà des compétences sectorielles et techniques, les entreprises considèrent les compétences comportementales, dites «soft skills», comme centrales lors d’un processus de recrutement.
Cependant, on note que la maîtrise des «soft skills» est encore massivement concentrée dans les pays matures, alors que les pays émergents mentionnent plus des compétences techniques.
Montée en puissance de l’entrepreneuriat. Le mot clé «entrepreneur» est le premier intitulé de fonction dans le réseau, et les intitulés de fonction ayant trait à l’entrepreneuriat sont parmi ceux qui connaissent la plus forte progression dans les pays occidentaux, soit + 14% pour la France, + 10% pour le Royaume-Uni, +6 % pour les Etats-Unis et + 5% pour l’Allemagne.
Finalement, cette vaste enquête menée dans sept pays différents, en étudiant les attentes des employeurs et l’équilibre des compétences disponibles d’un continent à l’autre, a poursuivi différents objectifs, à savoir l’observation de tendances, le partage de pistes de réflexion autour des enjeux pour l’entreprise et des nouvelles relations entre employeurs et employés.
1. Ernst & Young a réalisé cette étude en partenariat avec LinkedIn à partir de l’analyse d’un échantillon représentatif des profils des membres du réseau dans sept pays (Chine, Brésil, France, Royaume-Uni, Inde, Allemagne, Etats-Unis).