La relance verte booste les dynamiques existantes
L'Agence pour la transition écologique (Ademe), a distribué quelque 300 millions d'euros au titre de la transition écologique, dans le cadre du plan de relance. Les demandes affluent, notamment de la part des PME.
Un bilan d'étape encourageant. L'Ademe (Agence pour la transition écologique) a organisé une conférence de presse consacrée à «France relance : un premier bilan réussi pour l'Ademe et une feuille de route 2022 ambitieuse». Sur les 100 milliards d'euros du plan de relance lancé en septembre 2020, 30 sont consacrés à la transition écologique ; l'Ademe opère 1,2 milliard, qui s'ajoutent à ses budgets existants. Au 1er septembre, elle en a distribué 282,5 millions, sur une palette de sujets très variés. Parmi eux, la décarbonation de l'industrie, le déploiement de l'hydrogène bas carbone, le recyclage des plastiques, la gestion des déchets et l'économie circulaire, la dépollution pour la reconversion de friches et aussi, le soutien des PME qui s'engagent dans la transition écologique.
Les plus de 2 000 projets sélectionnés par l'Ademe émanent de structures diverses : grandes entreprises (82), associations (149), collectivités (192) et surtout, PME et TPE(1 629). Pour les projets de ces dernières, sont prévus 80 millions d'euros. «Nous avons mis en place un dispositif dédié, ‘Tremplin pour la transition écologique’, pour qu'elles puissent bénéficier plus facilement des fonds publics, car elles ne disposent pas de ressources RH pour aller chercher ces soutiens», précise Geoffrey Abécassis, responsable du plan de relance à l'Ademe. Supermarché, pharmacie de quartier, café... la quasi-totalité des PME lauréates n'avaient jusqu'alors jamais obtenu d'aide de l'Ademe, note le responsable.
Pour l'instant, les 1 426 projets sélectionnés ont reçu en moyenne 23 000 euros d'aides, et représentent 117 millions d'euros d'investissements. Exemple : à Lyon, Cyclik (quatre salariés), est spécialisé dans la conception et la fabrication de vélos à assistance électrice en bambou, lequel permet de remplacer les matériaux composites traditionnels, pour les cadres de vélo. L'aide publique devrait permettre à l'entreprise d'accroître ses capacités de production, pour l'instant limitées à une vingtaine de véhicules par an, de booster la commercialisation et préparer une levée de fonds.
Dynamiques territoriales renforcées
Les aides de l'Ademe adressent des enjeux écologiques divers. Dont celui, crucial, de la décarbonation de l'industrie, pour lequel sont alloués 1,2 milliard d'euros. A date, l'Ademe a sélectionné 56 projets, lesquels représentent un investissement total de 765 millions d'euros, et une moyenne de 3,2 millions d'euros d'aides par projet. Parmi eux, celui dans le Grand Est, du groupe cimentier Vicat (50 millions d'euros de soutien), devrait permettre de réduire de 16% les émissions annuelles de Co2 sur le site de Xeuilley (Meurthe-et-Moselle).
Au delà des résultats écologiques, «c'est aussi un enjeu de compétitivité», pointe Geoffrey Abécassis. Le déploiement de l'hydrogène bas carbone, lui, s'est vu attribuer 275 millions d'euros d'aides. Pour l'instant, 19 projets ont été sélectionnés, qui donnent lieu à un investissement total de 447 millions d'euros et une moyenne de 7,3 millions d'euros d'aide par projet. La logique s'inverse pour le recyclage des plastiques et l'économie circulaire. L'enveloppe est beaucoup plus mince (0,5 milliard), mais les projets plus nombreux et plus légers. 378 d'entre eux ont été sélectionnés, pour des investissements à hauteur de 435 millions d'euros, et une aide moyenne par projet de 310 000 euros. Parmi les autres dispositifs, figurent, notamment, celui de la dépollution pour la reconversion des friches ( 60 millions d'euros). La moitié de la somme a été allouée à 111 projets. L'enveloppe du tourisme durable, elle, comporte 50 millions d'euros.
Au total, analyse Geoffrey Abécassis, «le plan de relance a accéléré des dynamiques territoriales déjà existantes». Les budgets pour la décarbonation ont ainsi été fortement sollicités dans les Hauts-de-France. En Île-de-France, le réseau de l'ESS (Économie sociale et solidaire), solidement implanté, a déployé de nombreux projets d'économie circulaire...
Pour l'instant, 300 millions d'euros sur les 1,2 milliard prévus ont été attribués. D'après l'Ademe, cet écart tient à la complexité de certains projets qui demandent du temps. C'est notamment le cas en matière d'hydrogène, où ils impliquent de multiples parties prenantes. Plusieurs projets devraient être bientôt annoncés. Au global, la dynamique est donc là, d'après l'Ademe. Elle pourrait se poursuivre dans le cadre du nouveau plan d'investissement, lequel devrait être présenté prochainement par le Gouvernement.