La Région vise “au plus tôt” les 50 000 apprentis
Placer la barre à 50 000 apprentis d’ici cinq ans dans les Hauts-de-France : l’objectif est peutêtre ambitieux, mais pas irréaliste. Le Conseil régional mobilise pour réussir ce défi. Première réponse à la rentrée de septembre.
Deux heures après avoir posé la première pierre de l’antenne de l’Université régionale des métiers et de l’artisanat (URMA) de la Chambre régionale des métiers et de l’artisanat (CMAR) sur les communes de Bruaysur-l’Escaut et de Saint-Saulve, Xavier Bertrand, président du Conseil régional des Hauts-deFrance, et son vice-président chargé de l’apprentissage, Sébastien Huyghe, ont présenté, le 8 juin dernier, à quelque 400 des partenaires de la Région “l’ambition pour l’emploi” du plan régional pour l’apprentissage. Des partenaires venus de toute la région, de la métropole lilloise certes, mais aussi de Beauvais, de Compiègne. Des directrices et directeurs des centres de formation d’apprentis, membres des réseaux consulaires, services de l’État, responsables de syndicats salariés et professionnels, venus qui pour témoigner, qui pour suggérer une amélioration, mais tous manifestement impliqués pour le meilleur devenir de la formation par l’apprentissage. Objectif assigné à cette rencontre, “voir comment, tous ensemble, nous pouvons faire en sorte que (le plan régional pour l’apprentissage) marche”. Sans doute que la seule identification des besoins du terrain sur laquelle s’est appuyé ce plan n’y suffira pas. Encore fallait-il obtenir l’adhésion de tous les acteurs concernés, “la force de vente de l’apprentissage”, comme les a appelés Xavier Bertrand. Ce que semble avoir réussi cette rencontre qui a pris toutes les formes d’une réunion de travail voulue en temps forts successifs avec d’abord des témoignages, puis une présentation du plan et enfin une séance d’interpellations avec les acteurs présents.
“Filière d’excellence”, l’apprentissage l’est assurément et les témoignages du Picard Alexandre Etienne, ingénieur informatique par apprentissage et 7e mondial aux Worldskills International à São Paulo en 2015 (“l’apprentissage a réellement changé ma vie”), de Laurent Vitoux, directeur régional d’Orange, de Damien Vasseur, responsable de la formation par alternance chez Arc, de Fabien Senez, responsable d’un magasin bio à Arras, et d’Alain Griset, président de la Chambre régionale des métiers et de l’artisanat, l’ont bien montré, grâce à une démarche structurée rendant le parcours attractif et valorisant le tutorat, et en mettant en place un parcours intitulé “Attirer intégrer fidéliser”… De ces témoignages et des échanges qui ont suivi la présentation du plan avec la salle, ont émergé nombre de constat d’améliorations possibles et d’autres idées, comme l’utilisation de la méthode de recrutement par simulation pour le recrutement d’apprentis, la nécessité d’amplifier la communication sur les aides aux apprentis, la simplification des contrats, l’optimisation de la recherche d’hébergements, l’expérimentation de conventionner via un groupement d’employeurs… Mais aussi que l’argent collecté dans la région aille aux CFA de la région, que le recours à l’apprentissage soit intégré comme clause sociale dans les marchés publics, ou encore que l’apprentissage soit inscrit au menu des services publics de l’emploi régional de proximité… Que restera-t-il de cette rencontre ? Le sentiment, à coup sûr, d’une forte volonté d’engagement et une certitude à l’instar de celle exprimée par Xavier Bertrand : “Le premier juge de ce plan, ce sera le résultat de septembre. Est-ceque nous aurons, dès cette année, plus d’apprentis ? (…) La seule chose qui compte : un apprenti de plus, c’est un jeune de moins au chômage. Point barre !”