La Région et l'Apec Hauts-de-France signent une convention pour aider les entreprises à recruter
C’est l’une des priorités des acteurs économiques et institutionnels des Hauts-de-France : accroître l’attractivité du territoire et solutionner les difficultés de recrutements auxquelles se heurtent les entreprises. Et c’est l’objectif affiché de la convention récemment entérinée entre l’Apec Hauts-de-France et la Région.
Se mobiliser pour l’emploi : un fil rouge pour la Région et ses partenaires. D’où sa collaboration avec l’Apec, qui s’est traduite en septembre par la signature d’une convention de partenariat, pour une durée de cinq ans. Qui a pour ambition de répondre à deux enjeux majeurs : la lutte contre le chômage pour insuffler une dynamique de créations d’emplois durables, et le développement économique des Hauts-de-France.
Si les recrutements des cadres redémarrent cette année – la région se plaçant dans le peloton de tête des embauches –, le niveau d’intentions d’embauches est toujours en deçà des records enregistrés en 2019.
En 2020, les recrutements de cette catégorie ont baissé de 24% dans les Hauts-de-France (sur la troisième marche du podium des régions en termes de recrutements de cadres), comparé à 2019, la baisse est de 19% au niveau national. «Il n’y a pas eu d’emplois cadres détruits et nous sommes un peu plus optimistes pour la suite, les intentions d’embauches des cadres s’établissent pour 2021 à +10% [ndlr, 15 200 recrutements de cadres prévus], avec pour cette rentrée environ 27 000 offres d’emplois déposées sur notre site», nuance Valérie Fenaux, déléguée régionale Apec Hauts-de-France.
Développer les compétences et accompagner les entreprises
Laurent Rigaud, vice-président de la Région en charge de l’emploi, la formation et du Comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelle (Crefop), le rappelle : «Il existe une réelle dynamique sur les offres d’emploi, et une réelle difficulté également en face pour trouver les compétences recherchées, et ce, dans tous les métiers et toutes les branches. Signer une convention avec l’Apec s’inscrit dans le cadre des actions que l’on peut mener pour endiguer cette tendance.»
«Avec cette convention, nous élargissons le spectre, nous sommes à la fois sur des questions d’emploi et d’insertion professionnelle et sur les besoins de compétences des entreprises», précise la déléguée régionale Apec Hauts-de-France, qui vient de signer pour cinq ans un nouveau mandat de service public.
L’Apec et la Région, partenaires de longue date, ont dégagé deux axes prioritaires : soutenir l’activité économique, préparer la reprise en accompagnant les entreprises dans leur recherche de compétences, et agir pour l’accès à l’emploi et le développement des compétences afin de répondre aux besoins de recrutements des entreprises ainsi que promouvoir une insertion professionnelle durable - notamment pour les jeunes diplômés, dont la situation s’est fortement dégradée depuis le début de la crise sanitaire.
En septembre 2020, l’Apec a lancé les ateliers "Objectif premier emploi" (renouvelés cette année), qui s’inscrivent dans le dispositif "1 jeune 1 solution" et concernent les jeunes diplômés. Plus de 50 000 ont été accompagnés sur l’ensemble du territoire national, et plus de 5 000 dans la région. «La courbe très dynamique de l’insertion professionnelle des jeunes s’est effondrée avec la crise, avec un taux d’insertion de 16 points inférieurs à la promotion précédente, et une dégradation parfois qualitative», observe Valérie Fenaux.
«Il faut éviter le décrochage des cadres»
«Concernant les cadres, nous allons, pour ces derniers, travailler sur l’acquisition, la remise à niveau et le développement des compétences, via le Programme régional de formation (PRF). Il est évident que l’on tirera la région vers le haut en faisant monter en gamme les compétences. L’autre pan, c’est l’accompagnement des entreprises, qui, de plus en plus, y compris les TPE-PME qui sont en pleine mutation, ont besoin de cadres pour gérer et organiser l’activité», reprend Laurent Rigaud.
L’expertise de l’Apec en matière d’emploi cadre va permettre à l’exécutif régional de poser les bons jalons. «Il faut éviter le décrochage des cadres», estime Laurent Rigaud, qui avoue, avec la reprise, ne pas avoir imaginé de tels problèmes de recrutements, une tendance qui s’est amplifiée avec le dynamisme des filières.
D’autant que, comme le relève Valérie Fenaux, «l’emploi cadre est un gros facteur d’attractivité du territoire, un révélateur de la bonne santé des entreprises». L’Apec travaille avec elles à ce propos, sur le développement de la "marque employeur" et les moyens à mettre en œuvre pour les attirer, les fidéliser et mettre en avant leurs soft skills. «Les entreprises doivent également savoir ajuster leurs critères et réfléchir à leur offre globale et management. Il faut faire bouger les lignes et nous sommes là pour les conseiller», note-t-elle.
«Nous allons avoir trois ou quatre mois pour stabiliser la situation. L’essentiel, c’est de ne pas décourager les entreprises et de répondre à leurs besoins assez rapidement. Il s’agit pour la Région d’être toujours à leurs côtés, différemment, et d’activer de nouveaux leviers. Nous avons une économie dynamique et des partenaires prêts à travailler ensemble, c’est bon signe pour l’avenir», assure Laurent Rigaud.