La réforme de la formation en questions
Un an après sa promulgation, la réforme de la formation pose encore de nombreuses questions. Auxquelles la conférence proposée par la chambre de commerce et d’industrie de l’Oise s’est efforcée de répondre.
« Considérable » : c’est ainsi que le président de la CCI Oise Philippe Enjolras qualifiait la réforme de la formation, en ouverture de la conférence qui lui était consacrée. Une soixantaine de responsables Ressources humaines et formation d’entreprises de l’Oise, majoritairement des PME – dont environ la moitié de plus de 50 salariés -, assistaient à cette matinée animée par Philippe Bernier. Consultant en droit, ingénierie de la formation, Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et négociations sociales, ce dirigeant du cabinet Caraxo et du groupe Jualbe insistait sur le nom de cette nouvelle loi, « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » promulguée en septembre 2018. « Cette loi confère trois dispositifs aux employeurs et autant aux salariés : à l’initiative des employeurs, le plan de développement des compétences qui remplace le plan de formation, la reconversion/ promotion par l’alternance et les contrats en alternance, d’apprentissage ou de professionnalisation. À l’initiative des salariés, le Compte personnel de formation, le projet de transition professionnelle et le projet de reconversion volontaire. »
“Il ne s’agit plus de former pour former, mais d’apporter sur le terrain une vraie qualification”
Responsabilisation des acteurs
« Le plan de développement des compétences a pour premier objectif de dépasser l’acte de formation en lui-même en s’assurant de l’application dans l’entreprise de ce qui a été acquis. Il ne s’agit plus de former pour former, mais d’apporter sur le terrain une vraie qualification, détaille Philippe Bernier. C’est un rappel des obligations des uns et des autres : l’employeur est tenu d’assurer l’adaptation du collaborateur au poste et son maintien dans l’emploi au regard de l’évolution de ce poste. Quant au salarié, il est tenu d’assister activement aux formations proposées et de mettre en œuvre concrètement les nouvelles compétences obtenues », poursuit-il. Ces obligations s’imposent à toutes les entreprises, et pour celles de 50 salariés ou plus, sont assorties d’une sanction, l’abondement collectif d’un montant de 3 000 euros par salarié. En outre, l’ordonnance du 21 août 2019 impose un bilan à six ans, des entretiens professionnels intermédiaires tous les deux ans et l’obligation d’effectuer au moins une formation non obligatoire, c’est-à-dire non inscrite dans le droit du travail. En conclusion de cette présentation générant de multiples échanges, Christophe Houbert, directeur régional de la Formation de la CCI Hauts-de-France, présentait les solutions formation proposées par la chambre consulaire pour développer les compétences et sécuriser les parcours professionnels.