La reconversion professionnelle, cette étape essentielle d'une trajectoire personnelle

Organisé par la CMA Moselle, la 3e édition du salon de la reconversion professionnelle a permis à 128 visiteurs d’en savoir plus sur cette étape importante dans un parcours. Incontestablement, la formule complète et conviviale séduit : en 2021, le salon avait accueilli 74 personnes, et en 2022, 94. Le concept est de réunir en un même lieu les acteurs locaux liés à la reconversion, branches de métiers, comme financeurs, acteurs socio-économiques et de l'insertion.

Répondre aux métiers en tension

La tendance s’affirme depuis la pandémie. De nombreux Mosellans s’engagent dans une reconversion professionnelle. Ces bifurcations, autrefois imposées, sont maintenant de plus en plus choisies et recouvrent différents objectifs. Les périodes de confinement successives ont permis aux salariés de toutes catégories professionnelles de s’interroger sur leurs aspirations. La reconversion recouvre des réalités éclectiques loin du cliché de changement de vie radical et sans retour. Ainsi, le Campus des Métiers de Moselle, compte parmi ses 1 200 alternants, une centaine d’adultes. Au sein de l’espace conférences Pierre Streiff de la CMA 57, à Metz, les visiteurs sont allés à la rencontre des professionnels. Certains pour préciser une idée, d’autres pour la concrétiser. En ce sens, des avis experts sont incontournables. Car se reconvertir n’est pas un chemin de simplicité. Avoir une vision réaliste du métier envisagé et des perspectives d’emploi, avoir recours à un bilan de compétences : tout doit être clarifié et balisé. Pour une raison évidente : les reconversions hasardeuses ont du mal à trouver un écho favorable auprès des financeurs. Des parcours de formation peuvent aller de six à huit mois, parfois trois ans sur certains métiers en tension. En définitive, les formations devront être certifiantes.

La valorisation du savoir-faire et du savoir-être

La ténacité pour celle ou celui qui décide de changer de voie est le maître-mot. Le public originellement concerné par les reconversions se situait sur la tranche d’âge 40-50 ans. On observe un abaissement depuis la Covid-19 à 30-35 ans. Les profils des candidats à la reconversion sont aussi variés que les projets d’évolution professionnelle. Quant à celle-ci, l’artisanat est une voie privilégiée, parce qu’il porte des valeurs et répond à cette demande croissante de quête de sens, d’un retour au local. C’est également, comme on a pu le constater, à la rencontre des professionnels des branches, l’opportunité pour elles de capter des profils, parfois atypiques, susceptibles de répondre aux besoins des recruteurs devant faire face à une pénurie de personnel. On pense ici aux métiers de bouche, à ceux du bâtiment et travaux publics, au secteur de l’automobile, de la réparation et de la mobilité. Pour ce dernier, représenté par l’ANFA, ce fut l’occasion de montrer l’attractivité de la branche, au cœur des mutations digitales et énergétiques. Auto-moto-camion-vélo : de nombreux métiers font leurs transitions quand d’autres vont apparaître à court terme. Même topo du côté de la Fédération BTP Moselle où les enjeux environnementaux et le numérique se conjuguent avec le geste traditionnel, en prenant en compte les demandes en compétences des entreprises. La reconversion, c’est surtout une histoire de vécus et d’expériences, de femmes et d’hommes souhaitant (re) valoriser savoir-faire et savoir-être. Des parcours de (re) construction. Tout le sens de la Cravate solidaire. L’association messine, via ses ateliers «Coup de pouce», tend à soutenir celles et ceux désireux de rebondir, de s'ouvrir de nouvelles portes d'épanouissement, entre conseils RH et coaching en image. Le premier pas dans la reconversion est sans doute l’estime de soi-même, pour un nouveau départ. C’était le fil rouge de ce salon. Il a ici pleinement rempli sa mission par ses forces vives mobilisées.