La recherche sur le cancer cherche des mécènes

Unique instance régionale de recherche sur le cancer au nord de Paris, l’Institut pour la recherche sur le cancer de Lille s’ouvre au mécénat. En mettant en avant son originalité.

La recherche sur le cancer cherche des mécènes

«Nous sommes le seul institut de recherche non seulement exclusivement dédié au cancer, mais aussi en région, au nord-est de Paris», insiste le Dr Maud Collyn-d’Hooghe, directrice bénévole de l’Institut pour la recherche sur le cancer de Lille (IRCL), pour faire d’emblée la différence avec l’Institut Pasteur de Lille (ou de Paris), fondation lui aussi, mais à vocation pluridisciplinaire dans ses recherches (cancer, diabète, Alzheimer, etc.).  Une double originalité à laquelle ne peut même pas se comparer l’Institut Curie puisqu’il est situé à Paris. Et pour enfoncer le clou, la directrice continue : «La Ligue contre le cancer ou l’ARC sont des instances nationales.  Nous sommes une fondation régionale : nos fonds ne sont pas dilués en interne et restent en région.»

D.R.

L’autre originalité de cette fondation reconnue d’utilité publique depuis 1936, c’est de rassembler des équipes toutes spécialisées en cancérologie, mais qui sont pluridisciplinaires en recherches fondamentales et appliquées. Pour faire simple, les uns travaillent sur le génome, d’autres sur la leucémie, d’autres encore sur les tumeurs, et les pharmaciens sur des médicaments anticancéreux. Ces différentes équipes proviennent de l’Inserm, du Centre de lutte contre le cancer, du Centre hospitalier régional universitaire (CHRU), fédérées par l’IRCL qui leur propose des plates-formes technologiques à la pointe de l’innovation. «C’est le seul moyen de permettre à nos chercheurs d’être compétitifs et de faire des publications internationales qui comptent», explique Michel d’Orgeval, président de l’IRCL.  

Mais tout cela a un coût. «Le séquenceur haut débit que nous avons acquis en 2010 représente un investissement de 320 000 euros, sans oublier le contrat d’entretien annuel de 65 000 euros qui va avec…» Il évoque aussi la dégradation du bâtiment de 1936 qu’il faut rénover, le paiement des chercheurs en CDD et celui des six personnes à temps plein.  Autre souci : si les dotations publiques sont en diminution, les coûts de la recherche, eux, augmentent de manière significative. L’équation n’est pas facile à résoudre, sauf en passant par des apports extérieurs : «60% de notre budget doit être trouvé par des apports extérieurs comme du mécénat, des dons ou des legs. Notre patrimoine nous assure une visibilité d’une dizaine d’années seulement. Et, depuis quatre ans, nous enregistrons un déficit de l’ordre de 300 à 400 000 euros par an.» L’appel au mécénat est donc vital pour l’institution lilloise. L’équipe dirigeante, sous la houlette de la dynamique Maud Collyn-d’Hooghe, s’est formée aux arcanes du mécénat pour pouvoir répondre aux mieux aux futures demandes. «Financier, en nature, de compétences ou pour soutenir une équipe, il y a le choix pour nous soutenir», égrène la directrice. Les premiers mécénats de compétences commencent à arriver. Même si la recherche scientifique a moins le vent en poupe que la culture ou le social pour du mécénat en ce moment, la force de la recherche est d’être toujours présente et plus universelle.