«La question de l’investissement est préoccupante»

Depuis trois mois, Fabienne Bogard est la nouvelle directrice de la Banque de France en Meurthe-et-Moselle. Au début du mois, elle a présenté sa première étude sur le comportement des entreprises pour la région Lorraine. Une Lorraine qu’elle découvre bien loin de son ancien port d’attache du département de la Manche. À l’instar d’autres observateurs, elle constate que la faiblesse des investissements annoncée par les différents acteurs du tissu économique ne laisse présager rien de bon même si la croissance semble donner quelques signes de frémissements.

«En France, l’accès au crédit est toujours présent même si les banques sont plus regardantes», assure Fabienne Bogard, le directrice départementale de la Banque de France en Meurthe-et-Moselle.
«En France, l’accès au crédit est toujours présent même si les banques sont plus regardantes», assure Fabienne Bogard, le directrice départementale de la Banque de France en Meurthe-et-Moselle.
«En France, l’accès au crédit est toujours présent même si les banques sont plus regardantes», assure Fabienne Bogard, le directrice départementale de la Banque de France en Meurthe-et-Moselle.

«En France, l’accès au crédit est toujours présent même si les banques sont plus regardantes», assure Fabienne Bogard, le directrice départementale de la Banque de France en Meurthe-et-Moselle.

Les Tablettes Lorraines : Vous venez de présenter, au début du mois, l’étude annuelle du comportement des entreprises lorraines. Un point ressort, celui de la faiblesse des investissements dans quasiment l’ensemble des branches. Inquiétant ? Fabienne Bogard : Il est certain que cet indicateur est plus que préoccupant. Quand les investissements sont faibles cela entraîne un vieillissement de l’outil de production, cela veut également dire que les dépenses en matière de formation des collaborateurs sont plus minimes et l’on risque de voir une perte des compétences. Ce qui pourra être dommageable par la suite. Il est certain qu’avec cette situation, la croissance pour les entreprises restera à un niveau faible, en dessous du niveau d’avant crise. Aujourd’hui, la grande majorité des investissements réalisés par les sociétés sont souvent pour leur permettre de se mettre aux normes et d’être conforme à la réglementation concernant leur activité.

Face à la situation conjoncturelle, la BCE (Banque centrale européenne) va mettre sur la table plus de 300 milliards d’euros, cela sera-t-il suffisant et quels seront réellement les impacts en France et par extension dans la région ?
Ceci est pour relancer l’investissement dans la zone euro dans son ensemble, ce n’est pas spécifiquement franco-français. En France, les banques prêtent toujours et l’accès au crédit et toujours présent pour les entreprises même si la situation est plus délicate qu’auparavant.

Il est certain que l’accès au crédit est de plus en plus difficiles pour bon nombre d’entreprises notamment les TPE ?
Les banquiers sont beaucoup plus regardants mais les entreprises doivent également être transparentes. L’information doit aller dans les deux sens et il vaut mieux prévenir son banquier quand les choses commencent à aller mal histoire d’éviter de mauvaises surprises par la suite.

Vous êtes présente en Meurthe-et-Moselle depuis un peu plus de trois mois, comment appréhendez-vous la région ?
Je continue à découvrir le paysage économique mais il est certain que cela me change de la Manche. La Lorraine semble toujours en reconversion.

Perspectives peu réjouissantes
Stabilité pour l’Industrie avec des perspectives de progressions très modérées pour l’année en cours. Repli général pour la Construction avec une continuité annoncée dans ce sens pour les mois à venir et une légère progression de l’activité en vue pour les services marchands. C’est en résumé ce qui ressort de l’enquête de conjoncture sur l’évolution des entreprises en Lorraine présentée au début du mois par la Banque de France. «Si des progressions modérées sont attendues dans l’Industrie et les Services Marchands, une nouvelle dégradation se profile dans la construction. Pour autant les effectifs industriels devraient encore diminuer. Il en irait de même pour la construction», peut-on lire dans cette enquête. Seul point optimiste : «l’emploi pourrait reprendre dans les services.»