La problématique migratoire refait surface
Avant l'été, les migrants étaient moins de 1 500 sur la Côte d'Opale, en particulier dans le Calaisis. Avec l'été, leur nombre s'est accru probablement. Si le plan "grand froid" a été déclenché le 26 décembre, l'annonce de l'ouverture prochaine d'un centre d’accueil de jour ne rassure pas.
La CCI Côte d’Opale n’avait pas besoin de cela. L’avis de tempête lancé dans la nuit du 26 au 27 décembre n’a pas seulement interrompu le trafic maritime pendant deux heures entre Calais et Douvres : une bourrasque a eu raison d’une des nouvelles barrières dont se dote le port de Calais depuis quelques jours afin d’empêcher les migrants d’investir les camions et les entrées du port. Un gigantesque dispositif de barrières grillagées se met en effet en place et devrait rendre totalement hermétique le premier port français de voyageurs. Ce sont les autorités anglaises qui ont pris en charge cette installation pour soulager la charge que constituent les migrants pour la France.
Ils sont désormais 2 500 personnes à errer dans le Calaisis. En visite le jour du réveillon, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, est venu inspecter le centre d’accueil de jour qui doit ouvrir le 15 janvier prochain pour les femmes et au printemps pour les hommes. Les distributions de repas se feront désormais dans l’enclos de ce centre qui n’est qu’à quelques encablures du port et totalement éloigné de la ville.
Des chiffres sur la sécurité. Les autorités commencent à en prendre la mesure du problème : renfort de CRS (une demi-compagnie), de policiers (une quinzaine pour la Brigade anti-criminalité) et des administratifs pour renforcer notamment les services de l”Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). En discussion à l’Assemblée, un projet de loi doit raccourcir les délais de traitement des dossiers de demande d’asile et répartir les demandeurs dans différentes villes. A Calais, la sénatrice-maire Natacha Bouchart n’en veut pas. C’est le sens de l’accord qu’elle a passé avec l’Etat : pas de centre d’hébergement à Calais contre une mise à disposition du centre Jules-Ferry dans les dunes portuaires. En ville, les commerçants ont à plusieurs reprises interpellé le ministre sur des problèmes de sécurité. Devant les gendarmes, Bernard Cazeneuve a pourtant énuméré des chiffres rassurants : “1 800 personnes ont été sujettes à une procédure d’éloignement en 2014. Dans le département, nous avons démantelé 20 filières de passeurs ; il faut arracher les migrants des mains des passeurs. Sur la délinquance, la baisse est de 20% sur les cambriolages, de 77% sur les vols de deux-roues, de 20% sur les dégradations de biens publics“. Mais la hausse des vols avec violence est aujourd’hui de 23%.