La prévention routière en entreprise, l'affaire de chaque collaborateur : l'UE 57 agit

Quand il s’agit de prévention routière en entreprise, un fait statistique s’impose et incite à une réflexion. Cette donnée que les assureurs connaissent bien, c’est celle des accidents de la route dans le cadre du travail : ils représentent la première cause de mortalité en la matière. Ces accidents routiers professionnels englobent ceux survenus durant le trajet travail-domicile et ceux arrivés lors d’un déplacement professionnel, dits accidents de mission. Outre les conséquences irréversibles et dramatiques pour le travailleur et les proches, ces accidents routiers, qu’ils soient mortels ou non, peuvent générer des conséquences fortement pénalisantes pour le quotidien et l’activité de l’entreprise.

Une sombre réalité en chiffres...

En 2020, 356 personnes avaient perdu la vie sur les routes de France au cours d’un trajet professionnel ou domicile-travail. En 2021, cette sinistre statistique se montait à 454. 67 % des personnes tuées en domicile-travail le sont sur des axes hors agglomération. 37 % circulaient en deux-roues motorisé (alors que celui-ci n’est utilisé que dans 2 % des déplacements domicile-travail). 50 % des personnes décédées quant à ce paramètre le sont en véhicule de tourisme ou utilitaire. Les transports en commun - dont le train - qui représentent 15 % des trajets domicile-travail n’ont, eux, à déplorer aucun usager tué. À noter également, la moitié des 146 personnes décédées lors d’un trajet professionnel l’a été en poids lourd (40) ou en véhicule utilitaire (35). En domicile-travail, 20 % des tués ont entre 15 et 24 ans (dans la population active, ils ne sont que 10 %). Lors des trajets professionnels, la moitié des victimes ont plus de 44 ans. 92 % des personnes tuées lors d’un trajet professionnel et 80 % en domicile-travail sont des hommes (quand ils représentent 52 % de la population active). On peut s’interroger sur ces différences entre hommes et femmes. Pour les trajets domicile-travail, les modalités de déplacement sont dissemblables selon les sexes : les hommes utilisent 5 fois plus le deux-roues motorisés que les femmes, lesquelles voyagent davantage en transports en commun ou en marchant. Également, elles sont minoritaires dans certains métiers qui présentent une exposition plus importante au risque routier, comme dans le BTP ou les métiers des transports. En revanche, elles sont plus présentes dans des secteurs comme la santé, avec des horaires décalés qui les exposent plus fortement au risque routier. À destination des employeurs, le ministère du Travail, celui de l’Intérieur, ainsi que la Caisse nationale d’assurance maladie, la Mutualité sociale agricole, Santé publique France et l’Université Gustave Eiffel ont publié l’Essentiel du risque routier professionnel.

Les chefs d'entreprise locaux s'engagent

Il y a bien sûr une réelle volonté de mobiliser sur cette première cause de mortalité au travail, des sphères étatiques à leurs relais dans les territoire. Et, il y a aussi, l’implication de tous ces acteurs locaux, lesquels composent un large et divers faisceau d’initiatives. Assurément, celle émanant de l’atelier prévention de l’Union des Entreprises de Moselle, appartient à ce cercle. Le lundi 21 novembre, dans les locaux de Centaure Grand Est, à Phalsbourg, le mouvement patronal mosellan propose une formation dédiée aux responsables et aux salariés pour mettre en œuvre une démarche d’évaluation et de prévention du risque routier. De 9 h à 17 h, le programme s’articulera autour d’une partie théorique sur la politique de prévention des risques routiers avec un focus sur les distracteurs au volant et d’une partie pratique en véhicule sur la prévention des situations de conduite à risque (virage, freinage d’urgence, adhérence…). Cette journée est gratuite. Évaluer les risques, définir les moyens de prévention en amont via le management, organiser et optimiser le travail et les déplacements dans leur nombre, leur fréquence, leur préparation, bien choisir, équiper et entretenir les véhicules, proscrire l’utilisation du téléphone au volant en demandant aux conducteurs que les communications ne se fassent qu’à l’arrêt. Former à la conduite et aux pratiques adéquates en termes de risque routier concerne salariés, chefs d’entreprise, managers, responsables de parcs automobiles… En fait l’écosystème de l’entreprise, laquelle, sur le coup, se doit de construire une stratégie établie et cohérente.

Inscription à l’atelier prévention de l’UE 57 quant au risque routier : juridique@ue-57.fr.