La politique éducative de Beauvais saluée par la Chambre des comptes

L’instance régionale chargée de vérifier les comptes des collectivités locales a estimé que la ville, qui gère les compétences scolaires et périscolaires, avait bien saisi «les enjeux sociodémographiques de son territoire».

Anne-Françoise Lebreton, Franck Pia, Caroline Cayeux, Olivier Taboureux et Cécile Parage. © Aletheia Press / DLP
Anne-Françoise Lebreton, Franck Pia, Caroline Cayeux, Olivier Taboureux et Cécile Parage. © Aletheia Press / DLP

«La Chambre régionale des comptes nous a contactés il y a quelques mois pour faire une évaluation des écoles primaires entre 2019 et 2023. Je suis heureux de dire que les observations faites sont particulièrement positives», annonce Franck Pia, maire de Beauvais. «On peut néanmoins considérer que ces remarques portent sur l’ensemble de notre organisation scolaire et l’action menée depuis 2001 par Caroline Cayeux et ses adjoints» poursuit-il.

Avec 5,8 millions d’euros (hors masse salariale), le budget consacré aux équipements scolaires et périscolaires est le premier poste de dépense de la municipalité. «Lorsque nous sommes arrivés, nous avons vraiment pris à bras-le-corps cette compétence. Notre volonté a toujours été d’améliorer les conditions de travail des enseignants et des élèves», souligne de son côté Caroline Cayeux, ancienne maire de Beauvais et présidente de la communauté d’agglomération du Beauvaisis. La ville compte 20 écoles maternelles et 22 écoles primaires qui accueillent, pour la première fois, un peu moins de 5 000 élèves.

Rénovation et dédoublement

«Il y a eu un énorme travail de rénovation, réalisé en partenariat avec les directeurs d’école et les enseignants», rappelle Caroline Cayeux avant d’évoquer les chantiers à venir des groupes scolaires Europe (18 millions d’euros) et Samuel Paty (16 millions d’euros). Outre l’entretien du patrimoine bâti et le déploiement du plan numérique, la municipalité a également mis en œuvre le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP, impulsé par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale. «Nous avons souhaité le faire en une seule fois, même si c’était un gros pari financier. Il était nécessaire d’offrir le même cadre à tous les enfants», insiste-t-elle.

«Cela a demandé un très gros engagement de la part des agents des services techniques et des ATSEM», pointe Olivier Taboureux, adjoint au maire entre 2001 et 2014. Une action globale qui a, d’après les chiffres présentés par la municipalité, contribué à améliorer la réussite des élèves. Le taux de réussite en français en CP en REP a évolué, passant de 69,50% en 2019 à 76,60% en 2023. En mathématiques, c’était 70,02% en 2019 contre 82% en 2023. «Je pense que la réussite scolaire est due d’une part à l’engagement des enseignants, mais aussi à l’environnement scolaire que nous proposons», analyse Caroline Cayeux.

D’autres chantiers en cours

De son côté, Anne-Françoise Lebreton, actuelle maire-adjointe en charge de l’action éducative, a mis en avant le travail réalisé autour de l’accueil des enfants en situation de handicap dans leur école de secteur, le demi-tarif cantine, la sécurisation des abords des établissements scolaires, ou encore le dialogue noué avec les équipes éducatives.

La Chambre régionale des comptes relève cependant quelques points à améliorer, notamment l’absence de renouvellement du Projet éducatif territorial (PEDT) qui s’est achevé en 2019. Celui-ci a pour objectif de rassembler l’ensemble des acteurs éducatifs afin de coordonner leurs actions et mieux respecter les rythmes, les besoins et les aspirations de chaque enfant. «La crise sanitaire a entraîné un certain retard dans l’élaboration d’un nouveau plan, mais la réflexion est engagée et un nouveau PEDT entrera en vigueur à la rentrée 2025», indique Anne-Françoise Lebreton.