La plus grande serre du monde dans le Montreuillois ?

Le porteur de cet ambitieux projet touristique annonce une ouverture au printemps 2021. Avec une surface de visite de 20 000 m² sous un dôme culminant à 35 mètres de haut, la serre Tropicalia du Champ-Gretz (15 hectares), sur les territoires de Rang-du-Fliers et de Verton, pourrait accueillir un demi-million de visiteurs la première année.

Le dôme produira sa propre énergie.
Le dôme produira sa propre énergie.

La cascade et le lagon tropical.

«Ce sera la plus grande serre tropicale du monde», promet le docteur vétérinaire Cédric Guérin qui l’a imaginée. «Elle abritera plus de mille orchidées, des oiseaux (comme les colibris) du monde entier, des milliers de papillons exotiques, des manguiers et des bananiers, des poissons d’Amazonie que l’on pourra toucher et des caïmans, explique ce spécialiste des nouveaux animaux de compagnie (NAC). Le public pourra assister à l’éclosion des chrysalides.» Un univers tropical qui comprendra une montagne, un lagon et une cascade spectaculaire de 25 mètres de haut, où le visiteur cheminera en toute liberté.

Concrètement, la première pierre sera posée en 2019, précédant deux ans de travaux. L’investissement, entièrement privé, est de l’ordre de 50 millions d’euros. Pour son promoteur, le complexe devrait générer cinquante emplois directs et plus de cinquante emplois induits. Le complexe abritera un bar lounge, deux restaurants (dont un gastronomique), des espaces d’exposition, une librairie, un auditorium, un laboratoire, mais aussi un hôtel de 80 chambres.

Une autosuffisance énergétique

«La construction du dôme sera un défi technique, fait remarquer l’architecte urbaniste lillois Thomas Coldefy. C’est un ovoïde de 530 mètres de circonférence qui sortira de terre. Afin de réduire l’échelle visible du bâtiment, Tropicalia, partiellement immergée dans le sol, se dressera comme une douce colline dans son paysage naturel, dans le but de minimiser son impact visuel.» Il faudra également assurer une température d’au moins 26° toute l’année et un taux d’humidité constant à 80%. «C’est pourquoi nous avons conçu un double dôme producteur de sa propre énergie, capable de maintenir l’ambiance tropicale quel que soit le climat extérieur, car l’un des principaux enjeux pour la performance de la serre est son système de chauffage», explique Denis Bobillier, directeur technique des grands projets chez Dalkia. Afin d’améliorer encore la performance énergétique du système et d’intégrer la grande structure à son environnement naturel, Tropicalia exploitera de façon inédite le recyclage de l’énergie thermique produit par l’effet de serre. Ce système d’autosuffisance énergétique permettra de redistribuer l’énergie vers les bâtiments environnants.

Le dôme produira sa propre énergie.

Ce projet se veut ancré dans le territoire. Après avoir vécu en Afrique, Cédric Guérin s’est établi dans le Montreuillois, et le siège de Tropicalia est implanté au centre d’affaires de l’aéroport du Touquet.

Un concurrent à Boulogne ?

Plus au nord, sur le port de Boulogne, un projet plus modeste a lui aussi été annoncé. La serre tropicale de Naturospace fait partie de l’aménagement en cours de l’espace République-Gare maritime qui comprend déjà le casino Partouche et qui va accueillir d’ici 2020, en bordure d’un port de plaisance agrandi, un centre de thalassothérapie du groupe Prévithal, un palais des congrès, le complexe cinématographique Megarama… De quoi constituer un pôle attractif à côté du Grand Nausicaà qui doit ouvrir ses portes le 19 mai et qui attend un million de spectateurs durant les douze mois suivants.