La plasturgie innove et recrute
À l'occasion de la Plastic Week qui s'est déroulée du 2 au 10 décembre dans la région, les acteurs de la filière ont dressé un état des lieux et présenté leur savoir-faire à travers une série de conférences, webinaires et ateliers sur des thèmes d'actualité tels que l'emploi, la formation, l'économie circulaire ou encore le recyclage.
Avec 300 entreprises et 14 000 emplois dans la région, la plasturgie est une filière dynamique qui embauche régulièrement et encore plus en ce moment, dans ce contexte de reprise économique post-Covid. Mais comme souvent dans l'industrie, elle souffre de préjugés et d'une mauvaise image qui la rendent peu attractive, notamment auprès des jeunes.
C'est donc pour tordre le cou aux idées reçues qu'un webinaire était dédié à ce sujet dans le cadre de la Plastic Week qui s'est déroulée du 2 au 10 décembre dans la région. L'événement, organisé par Plastium, le pôle d'excellence en plasturgie et composites, a rassemblé les principaux acteurs de la filière en région pour des débats et échanges autour de plusieurs thèmes d'actualité, dont le recrutement.
Dépoussiérer son image
«Quand on pense à l'industrie, on a souvent en tête une image assez vieillotte, pénible. Or, c'est un secteur moderne, qui innove, qui utilise beaucoup de nouvelles technologies, comme la 3D par exemple. On n'est plus du temps de Charlie Chaplin, les métiers ont été rendus moins difficiles grâce à la robotisation et l'automatisation», explique Aurélie Le Bas, directrice des ressources humaines chez Ozembal, spécialiste de l'emballage plastique situé à Nœux-les-Mines, dans le Pas-de-Calais.
Dépassée également, l'idée selon laquelle un salarié passe plusieurs décennies au même poste à faire des taches répétitives durant toute sa carrière. «La plasturgie offre une grande variété et une grande polyvalence en termes de métiers», sourit Nelly Lignier, responsable RH chez Jokey Plastik, entreprise familiale de 230 salariés située à Labourse, dans le Pas-de-Calais, spécialisée dans les emballages agroalimentaires, pharmaceutiques et à destination du BTP. «Comme dans tous les autres secteurs, on se forme et on évolue. Si l'on est motivé, il n'y a pas de raison de stagner», approuve Aurélie Le Bas.
Proposer des conditions plus attractives
La mauvaise image du plastique lui vient aussi de sa réputation de pollueur, dont il a du mal à se défaire. «Le grand intérêt du plastique, c'est qu'il est hygiénique. On ne peut donc pas s'en passer, notamment dans des domaines tels que la santé ou la pharmacie. Mais la matière évolue car on travaille de plus en plus sur la politique du recyclage. Ce sont de grands enjeux pour aujourd'hui et pour demain. Le plastique, à travers ces thématiques, est une filière d'avenir. Le réemploi de matériau, la transformation et le recyclage des matières, ce sont de beaux défis à relever», ajoute Aurélie Le Bas.
Pour Cédric Bzinkowski, conseiller entreprises chez Pôle emploi, les entreprises ont aussi un rôle à jouer en interne pour devenir plus attractives : «Dans un secteur aussi concurrentiel, le fait de proposer des contrats courts peut être préjudiciable. Il vaut donc mieux proposer des CDI, même si ce n'est pas facile d'anticiper avec les pics d'activité et les pics saisonniers. Mais au moins, cela permet d'attirer plus de candidats et donc, plus de talents.»
«Nous devons changer notre fusil d'épaule et nous focaliser davantage sur le savoir-être que sur les compétences. Il faut absolument donner envie, poursuit la directrice des ressources humaines d'Ozembal. Pour cela, nous devons nous remettre en question : repenser les outils, les temps de travail, les pauses..." Et de conclure : "Il faut oser franchir nos portes, découvrir nos métiers et venir échanger avec les recruteurs pour se rendre compte des perspectives qu'offre la plasturgie.»