Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais
Les missions des collectivités au coeur des interventions
Les maires et les présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais se sont retrouvés le 7 octobre à Artois Expo pour participer au Congrès des Maires et des Présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais organisé par l’Association des maires du Pas-de-Calais (AMF62). Cette journée a permis aux élus d’assister à l’assemblée générale de l’AMF62 et de participer à d’intéressants débats et ateliers sur de nombreux sujets d’actualité.
Effet retrouvailles ? Cette journée fut assurément très riche. Retour sur les interventions de Jean-Claude Leroy, président du Conseil départemental du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, maire du Touquet, représentant Xavier Bertrand, président du Conseil régional, et Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.
Les attentes du Conseil départemental du Pas-de-Calais
Jean-Claude Leroy s’est plu à rappeler sa qualité d’ancien maire dans un département qui compte 891 communes. En préalable et concernant le Port de Boulogne, il attend «un engagement fort de l’État, tant du point de vue des négociations avec le Gouvernement britannique pour l’obtention des licences de pêches, que du soutien financier à apporter à l’ensemble de la filière» et pointe le dossier de l’Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier où les engagements de l'Etat se font désirer.
Sur le sujet de la crise sanitaire, il semble encore tôt pour en tirer un bilan, mais quelques enseignements. «Cette crise a mis en lumière la réactivité de nos collectivités et des élus locaux.» Il énumère la distribution aux soignants de matériels de protection et les aides à domicile, la mise en œuvre de la vaccination de la population. «La République des territoires a démontré à cette occasion son efficacité et sa légitimité.»
Jean-Claude Leroy a présenté son projet de mandat qui «fera l’objet d’une co-construction avec les communes, les intercommunalités, l’ensemble des partenaires et la population, se poser les bonnes questions et faire les bonnes analyses, tenir compte des spécificités territoriales et assurer l’égalité entre les territoires.»
Au moment où le projet de loi 3DS (Différenciation, Décentralisation, Déconcentration et Simplification) est en discussion à l’Assemblée et au Sénat, le président avance quelques pions. Ainsi concernant le RSA, la demande n’est pas nécessairement de décentraliser, «mais que la compensation soit à la hauteur de ce que cela coûte réellement». La loi 3DS prévoit également le transfert des routes d’intérêt national aux régions, «Nous comprenons mal le sens de cette mesure. Je serais favorable à ce que l’on puisse pour le compte de l’État, mener à bien les chantiers de modernisation du réseau national qui se dégrade très fortement.»
«Nous sommes là pour nous battre pour vous»
Daniel Fasquelle a repris les mots de Xavier Bertrand, «Nous sommes là pour nous battre pour vous», et rappelle que le maillage de la Région au travers de 14 antennes régionales, dont 3 dans le département (Arras, Frévent et Montreuil-sur-Mer) avec un responsable d’antenne.
Au travers de la Politique régionale d’aménagement et de développement des territoires (Pradet) pour les projets structurants, et du fonds spécial de relance et de solidarité avec les territoires (FRST), la Région a apporté un soutien financier à 380 communes du Pas-de-Calais, dont 268 communes via le FRST, Fonds dédié dans le Plan de relance de la Région, (194 projets délibérés (15,13 M€) et 74 projets en commission permanente (5,583 M€). 115 opérations ont été initiées depuis 2016 (58 M€) dans le cadre du Pradet.
Depuis 6 ans, la Région a permis de débloquer de grands projets structurants pour le département. Le Canal Seine-Nord Europe (CSNE) accueillera l’équivalent d’un flux routier de 220 camions par péniche. «C’est un bel exemple de coopération entre collectivités avec un financement de 1,1 milliards€ sur un projet de 5,1 milliards (Europe 2,1 milliards€, Etat 1,1 milliards, Emprunt 0,8 M€).»
Le Port de Calais (171 M€ Région, 100 M€ Europe) s'est fixé pour objectif de réduire l'empreinte carbone liée à ses activités de 30 % d'ici 2025. Sur le chantier, 3 500 personnes ont travaillé, la moitié de la région avec des retombées économiques significatives : 188 M€, dont 52 M€ pour les seules PME des Hauts-de-France. Daniel Fasquelle n’oublie pas les travaux engagés sur la ligne ferroviaire Saint Pol-Arras (19,9M€), l’engagement de la Région pour le Renouveau du Bassin Minier autour de 11 partenaires avec L’idée d’un service express métropolitain, «pour lequel nous nous battons, et qui devra permettre de doubler le cadencement des transports en commun du bassin minier jusqu’à Lille.»
La Région, c’est aussi la proximité au quotidien des habitants du Pas de Calais, «24 439 bénéficiaires de l’aide transport (10,7M€ depuis le début), 5 335 bénéficiaires pour l’aide à la garde d’enfant (1,55M€), 25 447 chèques vacances, 1 737 logements rénovés (3,4M€) et 136 permis financés.»
Des programmes dédiés pour (ré)aménager les territoires
Jacqueline Gourault, quant à elle, a noté «un département riche de ses 890 communes, jeune, dynamique qui, malgré ses fragilités, va de l’avant, et la relation de confiance avec le préfet qui donne de la force au couple maire-préfet essentiel à la cohésion nationale.» Impossible de résumer son intervention en quelques lignes, tant son intervention était exhaustive et reprenait avec force détails tous les sujets concernant le territoire. Nous reviendrons prochainement sur son intervention.