La nouvelle plateforme Colissimo Haut-de-France face au boom du e-commerce

La Poste a inauguré sa nouvelle plateforme Colissimo dans la région en hiver dernier. Sa haute capacité de traitement de colis lui a permis de faire face à une accélération des achats en ligne pendant la crise sanitaire de la Covid-19. Philippe Wahl, président du groupe, est venu saluer les équipes pour leur mobilisation en ces temps difficiles.

Olivier Sorriaux, directeur de la plateforme Colissimo à Douvrin.
Olivier Sorriaux, directeur de la plateforme Colissimo à Douvrin.

Le président du groupe La Poste, Philippe Wahl, a entamé un tour de France pour remercier ses collaborateurs de leur engagement pendant la crise sanitaire qui a eu lieu ces derniers mois. Fin juin, il s’est arrêté à Douvrin, dans le Pas-de-Calais, pour saluer les postiers de la toute nouvelle plateforme Colissimo Hauts-de-France. L’occasion pour lui de découvrir cette nouvelle structure de 107 000 m2 (dont 25 000 m2 de bâtiment), opérationnelle depuis seulement décembre dernier.

La trieuse redirige les colis vers une porte de chargement grâce à un code-barres.

 

32 000 colis par heure

Un investissement de 30 millions d’euros dans une toute nouvelle machinerie fait de ce site la plateforme la plus importante de France en termes de traitement de colis. Elle est capable de trier 32 000 colis par heure, ce qui représente jusqu’à 80 millions de colis par an. Tous sont acheminés vers les cinq départements des Hauts-de-France, et parfois en Belgique, Grande-Bretagne, et aux Pays-Bas.

A la fois fruit du hasard et résultat d’une stratégie bien pensée, la construction de cette plateforme Colissimo a anticipé le boom du e-commerce qui a eu lieu pendant le confinement.

«L’activité courrier de La Poste a encore diminué de 20% l’année dernière. Mais l’activité colis, elle, ne cesse d’augmenter», expose le président du groupe. La crise de la Covid-19 aurait même accéléré la tendance : «Les consommateurs ont changé leurs habitudes. Ce confinement a été comparable à une période de Noël en termes d’affluence de colis», continue-t-il.

Au plus dur de l’épidémie, les bureaux de poste n’étaient ouverts que deux jours par semaine au lieu de six. De quoi ralentir l’envoi ou la réception de courrier. Mais la plateforme Colissimo de Douvrin, quant à elle, n’a pas cessé de fonctionner.

«En temps normal, la plateforme enregistre 450 allées et venues de camions de chargement. Depuis la fermeture des commerces non alimentaires en mars, on en compte 150 de plus quotidiennement», complète Olivier Sorriaux, directeur de la plateforme. En mai dernier, 8 millions de colis ont été traités alors que le prévisionnel était de 5 millions. Un flux qui n’aurait pas été gérable sur l’ancienne plateforme située à Carvin. Cette dernière est définitivement fermée depuis mars dernier. Tous les effectifs ont été déplacés et 30 nouvelles personnes ont été recrutées. En tout, 227 postiers travaillent 24 heures sur 24, 7 jours 7, pour traiter 30% de colis de plus que sur l’ancien site.

Les colis sont principalement à destination de l’ensemble des Hauts-de-France.

Un traitement de 4 minutes en moyenne

Entre son déchargement en provenance d’un fabricant ou d’un bureau de poste, puis son chargement dans un nouveau camion afin de trouver son destinataire, un colis reste en moyenne 4 min 10 dans le bâtiment. «Les colis sont déposés sur la trieuse, qui dirige la paquet vers une des 89 portes de chargement, selon sa destination indiquée grâce à un code-barres», explique Olivier Sorriaux, directeur de la plateforme.

Une méthode d’empilement de paquets en vrac permet de remplir un camion avec environ 4 000 colis, soit 30% de plus qu’avec un système de bacs. «Cela permet de mobiliser moins de véhicules, et donc de diminuer notre empreinte carbone», précise le président du groupe.

Les chiffres paraissent exorbitants, et pour cause : Colissimo grappille du terrain. «La crise nous aura fait gagner des parts de marché. Nous sommes le premier prestataire d’Amazon. D’autres groupes se sont reposés sur nous quand d’autres distributeurs ont dû arrêter leur activité en mars/avril. Sans parler des petits commerçants qui se sont aussi mis au e-commerce», conclut, satisfait, Philippe Wahl, avant de reprendre la route pour aller à la rencontre des facteurs du département.

Philippe Wahl, président du groupe La Poste.