La montée en puissance de Picnic dans les Hauts-de-France

Picnic a posé ses valises dans les Hauts-de-France en septembre 2021 et ses petites voiturettes électriques ne passent pas inaperçues sur les routes de la région. Ce supermarché en ligne repose sur un système simple : les clients effectuent leurs courses sur l'application Picnic la veille (jusque 22h) et sont livrés dès le lendemain gratuitement, à la porte de leur domicile, sur un créneau choisi de vingt minutes. Le panier minimum exigé s'élève à 35 euros. «Après les Pays-Bas et l'Allemagne en 2018, c'était logique d'arriver en France, deuxième plus gros marché en Europe. Le choix des Hauts-de-France s'est fait très naturellement, on s'est attaqué à une région avec beaucoup de villes de taille moyenne et avec une grosse part de familles. Picnic correspond parfaitement aux familles qui aiment planifier leur courses et apprécient le côté pratique du service», justifie Grégoire Borgoltz, responsable des opérations de Picnic France.

Actuellement, Picnic est implantée dans la métropole lilloise, l'Artois, le Douaisis et le Valenciennois. Face à la demande croissante, l'enseigne alimentaire se prépare à ouvrir une dizaine de hubs logistiques partout en Hauts-de-France d'ici les douze prochains mois. L'enseigne ne vise pas les centres-villes mais plutôt les périphéries. «Notre but est de désengorger les centres-villes», explique Grégoire Borgoltz avant d'ajouter : «Depuis le début de l'aventure en France, nous sommes très satisfaits, à l'image notamment de Valenciennes où 45% des ménages ont téléchargé l'application et l'utilisent régulièrement. Tout cela en moins d'un an.»

Recrutement de 30 collaborateurs par semaine

Depuis son arrivée dans les Hauts-de-France, Picnic a d'ores et déjà recruté entre 300 et 400 personnes. Face à l'essor des commandes, le supermarché en ligne se renforce semaine après semaine : «L'effectif évolue régulièrement car nous recrutons en moyenne 30 personnes par semaine», confie l'intéressé. Si Picnic séduit de plus en plus de consommateurs, cela s'explique en partie par son concept de livraison gratuite. «Au-delà de livrer gratuitement, nous nous alignons sur les prix des supermarchés de la zone de chalandise, produit par produit, pour proposer les références les moins chères», indique Grégoire Borgoltz. Néanmoins, Picnic propose environ 10 000 références, un total encore bien inférieur aux géants de l'alimentaire. Pour l'heure, l'enseigne s'approvisionne principalement auprès de Cora, mais a également lancé sa marque propre.

Flotte de véhicules électriques

Picnic se distingue également par son concept de livraison verte. Le supermarché en ligne dispose en effet d'une flotte de 180 véhicules électriques en Hauts-de-France. Une flotte qui devrait atteindre les 300 véhicules fin 2022 (contre 1 500 en Allemagne). Dès l'origine, Picnic a misé sur un business profitable et durable, les livraison vertes se sont donc décidées tout naturellement. «Nous misons également sur le zéro gaspillage alimentaire grâce à nos algorithmes nous permettant de faire des prévisions très précises.» Cette combinaison zéro gaspillage et véhicules zéro émission semble être l'une des clés de la réussite de Picnic en France. «Nous réalisons en moyenne dix livraisons par tournée. Nous divisons la ville en petit quartier, le shoppeur passe tous les jours dans les rues des quartiers desservis, un peu comme faisait le laitier à l'époque, on a réinventé ce modèle. Les clients ne choisissent donc pas l'heure exacte de livraison mais s'adaptent aux heures de tournée de la camionnette» précise le responsable des opérations de Picnic France.

Déploiement partout en France

Picnic France n'est pour le moment qu'une petite goutte d'eau dans l'océan Picnic qui affiche 1 milliard de chiffre d'affaires (CA 2021) et compte 15 000 collaborateurs à l'échelle du groupe. Mais le supermarché en ligne continue de grossir tous les mois dans l'Hexagone et ne cache pas ses ambitions : «Notre objectif est d'être présent partout en France d'ici cinq ans. On ne sait pas encore dans quel ordre on va s'attaquer aux autres régions de France, mais pour le moment, on se concentre sur les Hauts-de-France, qui, on l'a vu depuis un an, ont un énorme potentiel», déclare Grégoire Borgoltz. Quant à l'échelle du groupe, Picnic ne se fixe aucune limite et aspire à «doubler de taille et de chiffre d'affaires tous les ans».