La mobilité électrique au service de la transition énergétique
La mobilité électrique sera-t-elle la mobilité de demain ? Telle est la question à laquelle l’Agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque s’est efforcée de répondre le 28 novembre dernier, lors de son premier Rendez-vous sur la mobilité innovante organisé en partenariat avec Enedis.
La mobilité électrique, mobilité de demain ? La question mérite d’être posée tant, aujourd’hui, elle fait débat entre ceux qui y voient le meilleur moyen de décarbonner nos déplacements et ceux qui dénoncent son cycle de vie pas vraiment écologique en raison de l’utilisation de métaux rares pour son process, l’emploi d’énergie fossile pour produire l’électricité et le recyclage encore problématique des batteries. L’Agence d’urbanisme de Flandre-Dunkerque (AGUR), appuyée par Enedis (entreprise publique gestionnaire du réseau de distribution de l’électricité), s’est clairement placée du côté des premiers puisqu’elle vient de lancer dans un plaidoyer en faveur de la mobilité électrique. «Face au défi de la décarbonation des transports, mais aussi pour goûter un air plus respirable, tous les voyants sont au vert pour que la mobilité électrique se développe. À condition aussi que l’on repense l’aménagement des villes», a ainsi insisté Bernard Weisbecker, président de l’AGUR, lors du lancement du premier Rendez-Vous de la mobilité innovante.
Enjeux, chiffres clés, réalités, défis et perspectives ont été détaillés par les acteurs de ce secteur en plein développement qui dispose d’une marge de progression énorme. Actuellement, le parc automobile électrique français est d’environ 32 000 véhicules (180 en 2010 !), soit 1,5% du marché total. Invité à s’exprimer, Didier Leroy, vice-président du groupe automobile japonais Toyota, a redit sa conviction que la voiture autonome électrique et sûre était l’avenir du secteur, parce que synonyme de liberté et de zéro émission de CO2, mais aussi parce que les transports en commun ne seront jamais une solution pour tous.
Les acteurs du territoire dunkerquois se sont aussi exprimés sur les initiatives locales pour développer les mobilités électriques. À l’instar de Franck Dhersin, vice-président de la communauté urbaine de Dunkerque, qui a rappelé que le nouveau PLUI local exigeait que les bâtiments accueillant du public aient désormais l’obligation de proposer une borne de recharge des véhicules électriques. «On sait bien que le manque de bornes est un frein à l’achat. Il y a également un gros travail à faire pour développer les bornes de recharge en habitat collectif», a-t-il commenté.
Ce rendez-vous de la mobilité électrique a aussi été l’occasion de poser les bases d’un club pour le développement de la mobilité électrique en Hauts-de-France, initié par la Région, l’AGUR, Enedis et l’École supérieure des arts et métiers de Lille. Il doit répondre à trois objectifs : valoriser la mobilité électrique et les innovations qui vont en ce sens auprès des décideurs et des relais d’opinion, anticiper les impacts des schémas territoriaux de mobilité électrique (optimisation des infrastructures) et, enfin, monter en compétences grâce aux expériences de chacun des membres.