Métropolisation

La métropolisation, un atout ou une menace pour les territoires ?

Les 21 métropoles françaises existantes aujourd’hui, dont deux ayant un statut particulier, portent la croissance économique au niveau national. En effet, celles-ci résistent plus aux crises économiques et accueillent le plus grand nombre de créations d’emplois. Cependant, elle engendre une diversité de problèmes allant des inégalités sociales à la pollution. Alors, faut-il encourager ou bien freiner le développement des métropoles ?

Les différentes métropoles françaises.
Les différentes métropoles françaises.

Dérivé du mot métropole, la métropolisation est considérée comme une dynamique spatiale participant à organiser le territoire, et ce, autour d’une commune ou d’un espace urbain. Elle peut être définie également comme la concentration des hommes et des activités (économiques, culturelles, politiques…) au niveau des principales agglomérations. Créée par la loi de réforme des collectivités territoriales de 2010, et renforcée par la loi de modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles de 2014, une métropole est le fruit de la réunion d’une commune centre et les agglomérations voisines. Pour accéder au statut de métropole, les regroupements de communes doivent dépasser les 400 000 habitants au total, mais aussi faire partie d’une aire urbaine composée de plus de 650 000 citoyens. Les métropoles ont pour mission de la mise en place des projets de développement économique, éducatif, écologique, mais aussi culturel et social visant à améliorer la cohésion et la compétitivité et assurer un développement durable et solidaire du territoire. Pour les soutenir, le gouvernement signe avec elles des pactes visant à financer des projets d’envergure. Au niveau de la Lorraine, l’activité se concentre autour des métropoles de Nancy et Metz. La première a obtenu officiellement le statut de métropole en juillet 2016 et la deuxième en janvier 2018. Le poids de ces dernières diffère en fonction de leur attractivité économique, leur démographie ainsi que leur statut politique et administratif.

Un atout ou une menace ?

Considérées comme un modèle économique performant, les métropoles concentrent les différentes fonctions économiques ce qui assure la création d’un écosystème favorisant la coopération et notamment l’innovation. Celui-ci s’appuie sur une économie de la croissance qui s’articule autour du développement des technologies de l’information et de la communication. En revanche, ce modèle d’organisation a des conséquences négatives sur la cohésion territoriale vu que certaines métropoles mettent en avant leurs potentiels et ne partagent pas leur dynamique de croissance avec les communes qui les entourent. En effet, la métropolisation peut être une source de fracture territoriale, car elle se traduit parfois par une inégalité entre la métropole et ses périphéries. En outre, elle amplifie un certain nombre de problèmes d’aménagement liés à l’augmentation de la pollution et l’embouteillage, l’injustice sociale, l’étalement urbain, les mobilités croissantes, la disparition des terres agricoles et bien d’autres. D’autre part, les grandes agglomérations ont du mal à gérer les problèmes de congestion notamment en matière de transport et de logement et souffrent également du polycentrisme et de la gentrification, un processus urbain par lequel les quartiers centraux se transforment profondément suite à l’arrivée de nouveaux habitants de classe moyenne ou supérieure. Pour conclure, les métropoles ont été les plus fragilisées par la crise sanitaire mondiale due à la pandémie de Covid-19. Cette situation est causée par la concentration de l’homme et des facteurs de production, qui a contribué à la propagation du virus et a engendré des conséquences économiques lourdes. Certes, les métropoles souffrent de plusieurs problèmes, mais elles sont les plus dynamiques dans le cadre de la reprise économique. Alors, face à la crise sanitaire, la métropolisation a-t-elle monté ses limites ?