La métropole lilloise aspire au label "French Tech"
Ce label national, qu’on espère décrocher en région dès ce mois de mai, est doté d’un financement de 215 millions d’euros et est mis en place pour favoriser le rayonnement international de la filière numérique française et accélérer le développement de start-up du secteur.
“French Tech” est présenté comme un mouvement de mobilisation collective, mais aussi comme un label prestigieux dont l’obtention obéit à une logique de sélectivité rigoureuse. Être labellisée “French Tech” pour une métropole, c’est synonyme d’excellence et d’un certain dynamisme entrepreneurial dans le numérique. C’est l’initiative qu’a lancée l’Etat en janvier dernier pour stimuler la croissance de la filière des TIC en France. On fait même savoir à Paris que dans les années à venir, ce label figurera parmi les indicateurs décisifs d’attractivité pour les investisseurs internationaux. Les premiers territoires labellisés seront connus ce mois de mai. Dans le Nord-Pas-de-Calais, on ne doute pas que la métropole lilloise obtienne ce sésame. «Vu ce que nous faisons en région, nous avons de grandes chances d’être labellisé», déclare, confiant, Raouti Chehih, directeur d’EuraTechnologies. Pour marquer le vif intérêt en Nord-Pas-de-Calais pour “French Tech”, ce sont plus de 300 cadres et chefs d’entreprise de la filière numérique régionale qui sont venus à la soirée de mobilisation, le 17 avril à EuraTechnologies, pour soutenir la candidature de la métropole lilloise au label. On y a notamment fait grand cas des «nombreuses réalisations» de la région dans le secteur. Parmi les clusters et sites d’excellence, citons EuraTechnologies à Lille, la Plaine Images à Tourcoing, la Serre numérique à Valenciennes dont l’inauguration est prévue pour la rentrée prochaine, le Pôle régional numérique à Marcq-en-Barœul, l’INRIA Lille-Nord Europe sur la Haute-Borne, la Haute-Borne elle-même, le CITC, cluster du sans-contact à Lille, Tektos accélérateur numérique à Calais, etc.
Quelques fleurons existent aussi : OVH et Ankama à Roubaix, Generix Group à Villeneuve-d’Ascq, GOTO Software à Hem, etc. Sans oublier des structures de formation comme Télécom Lille 1, Epitech à Lille, SupInfoCom dans le Valenciennois, etc.
Malgré cette «volonté d’excellence dans le numérique, parfois nous sommes oubliés», s’est agacé Pierre de Saintignon. Le vice-président du Conseil régional en charge du développement économique, également président d’EuraTechnologies, a réaffirmé l’ambition du Nord-Pas-de-Calais de devenir d’ici 2020 la «première région numérique de France après Paris et figurer dans le top 15 mondial». La marque “French Tech” pourrait y contribuer puisque, pour permettre aux métropoles labellisées de briller à l’international, l’Etat les financera à hauteur de 15 millions. En région, la mobilisation est relayée sur le web avec le lancement d’un site internet de soutien où l’on affiche déjà «Lille’s French Tech».
«Les Google et Facebook de demain…» Mais la labellisation n’est qu’un aspect de cette initiative nationale qui, en définitive, n’a qu’une finalité : accélérer la croissance des entreprises du numérique. La barre est placée très haut : l’émergence au niveau mondial. Il est question de «faire les Google et Facebook de demain». A Lille, on s’organise déjà pour «aller chercher une partie des 200 millions d’euros» de financement prévu par l’Etat pour la création des accélérateurs. Ces derniers seront les structures qui accompagneront la croissance des start-up de «l’écosystème numérique». «Nous mettons en place une équipe opérationnelle qui va répondre aux besoins des entreprises qui veulent créer des accélérateurs privés», affirme Raouti Chehih.
Le financement se fera sous forme de prises de participation de l’Etat et sera assuré par bpifrance dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir. En région, Nord France amorçage, société de capital-risque, pourrait aussi contribuer à ce financement.