La MEL veut définir la nature de l'accompagnement à proposer aux entreprises au sein des ruches

La Métropole européenne de Lille finalisera, début novembre, le rachat au Département du Nord des locaux accueillant les ruches d'entreprises de Tourcoing, Hellemmes, Villeneuve-d'Ascq et Armentières. Elle entérinera mi-octobre la politique à envisager pour le développement de ces pépinières. Pour l’heure, les chefs d’entreprise sont préoccupés par la continuité du service jusqu’à la cession effective de la propriété à la MEL.

Incuber des projets, les accompagner pour en faire des entreprises, favoriser leur développement… A la MEL, on assure maîtriser toute cette chaîne de prestations. Les pôles d’excellence Eurasanté, EuraTechnologies, Plaine Images et Euralimentaire en sont des exemples. Le 1er juin dernier, la Métropole européenne de Lille s’est portée acquéreuse d’une partie des sites où sont hébergées les entreprises du réseau des ruches du Nord. La loi NOTRe du 7 août 2015 ayant retiré les compétences économiques aux Départements, le Conseil départemental du Nord est en effet contraint de se séparer de l’activité d’accompagnement d’entreprises au sein de son réseau de 12 ruches. La Région ayant renoncé au rachat des locaux, la MEL a décidé d’acquérir les bâtiments des ruches localisées sur son territoire c’est-à-dire les ruches d’entreprises de Tourcoing, Hellemmes, Villeneuve-d’Ascq et Armentières. Le rachat, d’un montant de 13 millions d’euros, “sera définitivement acté ce 1er novembre“, affirme Frédérique Seels, conseillère métropolitaine déléguée en charge des relations aux entreprises à la MEL. Depuis juin, plus aucune entreprise n’est accueillie au sein des pépinières, et ce, jusqu’à cette échéance.

Les patrons inquiets. Cet été, des inquiétudes se sont manifestées quant à la continuité du service aux entreprises sur la période de transition, de fin août, date à laquelle le Département cesse d’être propriétaire, à novembre. «Je dirais que les chefs d’entreprise ne sont pas inquiets pour les locaux, car ils savent qu’ils pourront rester et au même tarif, indique Jonathan Fermine, directeur des ruches de Tourcoing et d’Armentières où sont actuellement hébergées respectivement 50 et 30 entreprises. M. Damien Castelain, président de la MEL, s’est engagé là-dessus. En revanche, les chefs d’entreprise sont préoccupés par l’aspect prestation de services et accompagnement et voudraient savoir par qui cette prestation sera assurée. Parce qu’ils aimeraient bien avoir les mêmes professionnels en qui ils ont confiance…» Béatrice Latreille, dirigeante d’entreprise au sein de la ruche de Tourcoing, le confirmait en juillet dernier : «Pas d’inquiétude pour le bâtiment. Mais nous sentons qu’il va y avoir une période de flottement entre fin août et début novembre, c’est-à-dire une rupture du service d’accompagnement. Nous n’avons aucun interlocuteur pour répondre à nos questions. Il y a un flou qui pose problème.» Les chefs d’entreprise sont d’autant plus préoccupés que cet été, l’essentiel du personnel d’accompagnement des ruches (35 salariés) a été licencié par le Conseil départemental. «En fait, les entreprises sont livrées à elles-mêmes depuis début septembre», indique Yannick Hervé, délégué du personnel de la SPL Ruche d’entreprises, l’entité qui gère les ruches. Toutefois, dans une lettre datée du 25 juillet, Jean-René Lecerf, président du Conseil départemental, indiquait assurer une «gestion transitoire», en particulier de la ruche de Hellemmes, du 1er septembre jusque fin octobre.

Des ruches spécialisées ? De son côté, la MEL travaille à mettre en place un modèle d’accompagnement à proposer aux entreprises. Si la nature de cet accompagnement ne sera dévoilée qu’après le 1er novembre, quelques options semblent se dégager. «Nous sommes actuellement dans cette réflexion pour définir la forme d’accompagnement à proposer, explique encore Frédérique Seels. Est-ce que nous allons réaliser le même accompagnement que celui qui est fait dans les ruches ? Ou est-ce que nous allons rentrer dans une logique d’hôtel d’entreprises ? Ou alors spécialiser les ruches ?» S’avance-t-on vers une logique de spécialisation étant donné que chacun des sites d’excellence de la MEL est spécialisé ? «On n’en est pas sûr. Et de toute façon si spécialisation il y avait, il n’y en aurait probablement que sur une ruche : les trois autres resteraient généralistes», a laissé entendre Frédérique Seels. Laquelle précise que la MEL n’est pas responsable de la continuité du service au sein des ruches sur la période de transition de fin août à début novembre.