La Maison du marais vogue vers la réussite

Lors de son premier mois d’ouverture, l’équipement communautaire audomarois, qui a coûté 7 millions d’euros, a déjà attiré 3 500 visiteurs en juillet. Parmi eux, un tiers d’étrangers : des Belges, des Allemands, des Britanniques… Mais les “locaux” ne sont pas en reste. Qu’ils connaissent ou non le marais, beaucoup ont choisi de découvrir ou de redécouvrir ce site naturel classé à l’Unesco en 2013.

De fait, la Maison du marais profite d’une tendance générale due à la crise : les habitants voyagent de moins en moins longtemps et privilégient les destinations de proximité. Et, à la lecture du livre d’or : les visiteurs ne tarissent pas d’éloges sur la structure.

Le marais audomarois, l’un des derniers cultivés de France, s’étend sur 3 726 hectares, 700 kilomètres de canaux, 13 200 parcelles cadastrées réparties sur 15 communes dans le Pas-de-Calais et le Nord. Le directeur de la Maison du marais lui-même, Franck Doucet, originaire de Bretagne, a succombé au charme de l’Audomarois : «Je suis comme les touristes ici, je découvre, je suis émerveillé.» S’il n’est pas surpris par ce succès, il relativise néanmoins : 3 500 visiteurs en un mois, «cela veut tout et rien dire. Il faut laisser le temps au temps, nous devons encore nous faire connaître et intégrer les réseaux touristiques». Le directeur a la réussite modeste. La structure a ouvert avec retard : elle devait accueillir ses premiers visiteurs au printemps. Son ouverture au public a finalement coïncidé avec la coupe du monde de football. Mais les curieux et les amoureux de la nature ont fait le déplacement. Si le directeur n’aime pas la course aux chiffres, il estime tout de même à 15 000 le nombre de visiteurs par an afin que l’équipement trouve son équilibre.

Expositions et/ou promenades : complémentarité avec l’offre privée. Afin d’attirer le plus grand nombre de touristes, la Maison du marais propose différentes formules. Ainsi, la promenade d’une heure en bacôve, le bateau traditionnel du marais audomarois, permet d’apprécier le calme et le charme des lieux. Des expositions retracent aussi l’histoire millénaire du marais audomarois. Avec des premiers chiffres très encourageants, de nouvelles animations devraient être proposées l’an prochain. Toute l’équipe étudie différents projets. «On travaille déjà l’avenir, assure Franck Doucet. Il n’est pas question d’être en concurrence avec d’autres équipements privés qui proposent déjà des visites dans les canaux audomarois.» Au départ du centre de Saint-Omer, les animateurs proposent en effet une découverte du marais sauvage, alors que les autres structures emmènent le public plutôt dans le marais maraîcher. «Ce n’est pas le même parcours, les deux sont très complémentaires.» Sont également proposées des visites nocturnes, une formule originale qui séduit déjà les visiteurs.