Gazettescope
La ligne rouge est franchie...
En 2100, fera-t-il 50°C en plein été à Metz ? Aurons-nous vécu d’ici là d’autres pandémies ? accentués ? Ce ne sont pas totalement des éléments de fiction. Le réchauffement climatique s’accélère, avec des impacts que nous ne mesurons pas encore dans nos quotidiens routiniers et hyperconnectés... Localement, les initiatives se multiplient sur nos territoires. Car, l'urgence est là, l'heure n'est plus à l'attentisme ou au déni.
Le 12 mai 2015, l’accord de Paris sur le climat était adopté par 195 pays lors de la COP21. L’objectif était alors «de contenir l’augmentation de la température moyenne en-deçà de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°.» Huit ans après, ces objectifs ne sont pas atteints. Dixit l’ONU : «les engagements des états sont très loin de répondre à l’objectif de 1,5°C.» Si, depuis des millénaires, la température de la terre a toujours fluctué, c’est la vitesse du réchauffement climatique qui inquiète la communauté internationale. Alors que le réchauffement actuel n’est que de 1,1°C, les premières conséquences sont bien là et visibles. Ainsi, en France, la fréquence des canicules a doublé en 30 ans.
Un scénario apocalyptique...
La conclusion du dernier rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) est sans équivoque : le monde actuel se dirige par une augmentation à 3,2°C. Si le réchauffement de la Terre se poursuit à ce rythme, il devrait dépasser le seuil des 2°C avant la fin de ce siècle. À quoi ressemblerait un monde aussi chaud ? En rien, à «un coup de chaud» de cet été 2023. Dans un monde compris entre 3°C et 4°C de réchauffement, le niveau de la mer pourrait s’élever de plus d’un mètre en 2100, soit dans quelque 70 ans, sous l’effet de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires (Groenland et Antarctique). On imagine les conséquences pour les régions côtières. Un monde où, si le réchauffement atteignait 4,5°C, près de la moitié des espèces présentes sur Terre pourraient disparaître, en particulier la flore. Un monde, où la température pourrait grimper jusqu’à 55°C (à l’ombre) en France, dès 2070, dans moins de 50 ans. Et des vagues de chaleur mortelles pouvant atteindre 80°C pourraient rendre de vastes territoires inhabitables en Chine, au Brésil, en Afrique, dans le Golfe persique. Un monde dans lequel le dégel massif du sol en permanence gelé en zone arctique pourrait faire ressurgir certains virus disparus ou inconnus et être à l’origine de pandémies comparables à la Covid-19.
Les activités humaines responsables
Le rapport du GIEC note des points sensibles : «En 2022, une personne sur deux dans le monde subit déjà des pénuries d’eau liées au dérèglement climatique, 50 % des espèces vivantes étudiées sont déjà en train de migrer pour fuir les impacts du changement climatique. À partir de + 1,5°C, le risque est majeur de voir une partie de l’Amazonie se transformer en savane. Au cours de la dernière décennie, il y a eu 15 fois plus de morts à cause des inondations, de la sécheresse, des tempêtes dans les pays les plus vulnérables que dans les autres pays. Depuis 2008, on compte plus de 20 millions de déplacés climatiques à l’intérieur de leur propre pays.» Les études scientifiques convergent : ce sont les activités humaines qui sont à l’origine d’un réchauffement global de l’atmosphère, des océans et des terres. Techniquement, l’objectif de + 1,5°C (fixé par l’accord de Paris) reste possible, mais les données scientifiques démontrent clairement qu’on ne peut plus se permettre d’attendre pour agir. Pour ne pas dépasser ce seuil fatidique, il faudrait retirer du CO2 de l’atmosphère en restaurant des écosystèmes naturels, à commencer par les forêts, puis de CO2, préserver 30 à 50 % des terres, des eaux douces et des océans de la planète.
Agir vite...
2030 : c’est l’année charnière, celle où tant peut être sauvé ou celle d’un inquiétant point de bascule. Une décennie pour sortir des combustibles fossiles, protéger forêts et océans, investir dans une économie plus sobre et une meilleure efficacité énergétique. Le plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC), présenté par le gouvernement en fin d’année, reposait sur l'hypothèse d'une hausse des températures de 3 °C. Dans la préparation d'un nouveau plan, une hausse de 4 °C sera retenue. Une consultation est organisée sur les moyens de faire face aux défis posés par un réchauffement plus important. À + 3 °C de réchauffement mondial et en l'absence de mesures d'adaptation, la baisse du PIB français pourrait être comprise entre 6,5 % et 13,1 %. Des mesures concrètes d'adaptation seront nécessaires parmi lesquelles : la prévention des risques sur les bâtiments, les infrastructures de transport et les réseaux d’énergie, d'eau, de télécommunications ; l'évolution des réseaux pluviaux pour évacuer davantage de pluie ; la végétalisation des villes. Les émissions de gaz à effet de serre sont responsables du réchauffement climatique qui engendre des vagues de chaleur qui favorisent les incendies qui entraînent la déforestation qui émet du CO2 dans l’atmosphère. Feu Jacques Chirac prononça cette phrase, restée célèbre, «notre maison brûle et nous regardons ailleurs.» C’était, au IVe sommet de la Terre, à Johannesburg. En 2002...