La Galerie du professionnel est devenue Move Equipment
Jacky Joyaux a donné une nouvelle impulsion à une entreprise trentenaire reprise il y a huit ans et solidement positionnée dans un marché de niche.
On les regarde sans y prêter attention et pourtant ils nous entourent et nous servent régulièrement. On les voit notamment dans les rues commerçantes quand il s’agit de changer une vitrine, ou à notre porte quand un artisan amène des matériaux sur un chantier.
Ils équipent camionnettes et camions, tous les utilitaires qui servent aux artisans pour mener à pied d’œuvre des matériaux fragiles ou encombrants.
Ces équipements particuliers sont les galeries de toit avec leurs échelles arrière ou latérales ou les porte-verre ou porte-plaques qui garnissent les flans de véhicules de toute taille. N’allez pas croire qu’ils équipent en série les utilitaires. Que nenni ! Ils sont fabriqués sur mesure et adaptés à chaque besoin par une firme de Villeneuve-d’Ascq. Certes, elle n’est pas la seule en France, mais elle s’est taillée une solide réputation et a pris une bonne part du marché, expédiant sa production partout en France.
Monter d’un cran. L’aventure de La Galerie du professionnel est révélatrice de ce que peuvent réaliser des repreneurs avisés et imaginatifs. Quand Jacky Joyaux l’a reprise il y a huit ans, l’entreprise comptait quatre salariés pour un CA de 500 000 €. Aujourd’hui, elle emploie dix salariés pour un CA de 1,5 M€. L’entreprise a même compté douze salariés, mais la crise l’a quand même un peu affectée, même si Jacky Joyaux estime qu’il s’en tire plutôt bien et compte recruter deux commerciaux pour encore plus exporter en France, car il ne s’est jamais contenté du marché régional.
Sa force réside dans une spécialité qu’il est seul en France à proposer : l’achat en ligne. Le client choisit sur le site internet, fait effectuer un devis, configure son projet en ligne avec les spécialistes de La Galerie du professionnel. Réalisé, le produit est expédié et les agents revendeurs en régions assistent le client au montage. Pour mieux marquer cette évolution, Jacky Joyaux a choisi de positionner le nom traditionnel de “La Galerie du professionnel” en sous-titre de la nouvelle appellation “Move Equipment”.
Economies d’énergie. Cela correspond aussi à une évolution des produits et à un élargissement de la gamme. Le principe est toujours le même. Jacky Joyaux propose d’équiper les utilitaires de la plus petite fourgonnette à la plus grande camionnette. Il vend des galeries de toit, mais également des porte-panneaux fixés latéralement et des berceaux. Il équipe aussi l’intérieur et fabrique des chariots de manutention.
Tout est fait à Villeneuve-d’Ascq avec du matériel français. Le client peut choisir dans la gamme ou faire adapter le produit à son besoin spécifique.
Le premier choix de Jacky Joyaux a été de quitter Mons-en-Barœul pour Villeneuve-d’Ascq, puis de proposer, à côté du traditionnel acier galvanisé, une gamme en aluminium, bien adaptée aux besoins actuels et qu’il est le seul à proposer dans la région. Plus léger, l’aluminium engendre une notable économie de carburant à l’usage. Un ensemble en acier pèse 160 kilos et le même en aluminium, 95 seulement, pour un aspect esthétique plus seyant.
Séduisant tous les professionnels qui travaillent dans la métallerie, la menuiserie ou la miroiterie, il peut équiper tout ce qui circule en Europe. “Une de mes forces, conclut-il, est de partir de la base standard et de personnaliser suivant le besoin.” Pour ce faire, il a recruté et s’est équipé d’un centre d’usinage numérique, mis en service il y a deux ans, qui assure la coupe et l’usinage.
Un parcours. Aujourd’hui, 30 % de l’activité sont assurés par l’aluminium, pour une production de 4 000 à 4 500 pièces par an qui consomment 100 tonnes d’acier et 20 d’aluminium. Pour la manutention en atelier et le stockage, la légèreté de l’alu est aussi un avantage. Aujourd’hui, Jacky Joyaux ne regrette pas son choix. Lui qui était responsable technico-commercial en machines de maintenance ferroviaire après un parcours chez les Compagnons du devoir, de sept ans en mécanique en France et en Europe, ne regrette pas d’avoir fait le choix de l’entreprise. A 40 ans, il s’est interrogé sur l’opportunité de créer sa propre entreprise et s’est orienté vers la reprise et le développement. Ce natif de Charente-Maritime, arrivé dans la région il y a quinze ans, y est maintenant aussi solidement enraciné que son matériel est arrimé aux véhicules qu’il équipe.