La France promet un "bras de fer" pour que l'accord UE-Mercosur actuel ne soit "pas signé"
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a promis mercredi que la France s'engagerait dans un "bras de fer" lors des négociations à Bruxelles pour que l'accord UE-Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) "tel qu'il...
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a promis mercredi que la France s'engagerait dans un "bras de fer" lors des négociations à Bruxelles pour que l'accord UE-Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) "tel qu'il est aujourd'hui ne soit pas signé".
"Cet accord Mercosur, tel qu'il est, il n'est pas bon pour nos éleveurs. Il ne peut pas, ne doit pas être signé en l'état. Il ne sera pas signé en l'état", a promis le ministre sur CNews et Europe 1, alors que la France est secouée depuis bientôt deux semaines par des mobilisations d'agriculteurs en colère.
Cette colère du monde agricole dans plusieurs pays de l'UE - dont la France, où plus de 100 points de blocage et 10.000 manifestants sont recensés mercredi - est venue percuter ces derniers jours les négociations avec les pays latino-américains du Mercosur.
Au moment où elle s'efforce d'apaiser la grogne dans les campagnes, la France a fait savoir haut et fort qu'elle s'opposait à la conclusion d'un tel accord avec des puissances agricoles comme le Brésil ou l'Argentine.
Le président Emmanuel Macron a affirmé mardi s'y opposer en raison de "règles qui ne sont pas homogènes avec les nôtres", alors qu'il est souhaité par des pays comme l'Allemagne.
Les conditions d'un accord entre le Mercosur et l'UE "ne sont pas réunies", a reconnu de son côté la Commission européenne, mais les négociations continuent, a-t-elle insisté.
Des pourparlers entre négociateurs de l'UE et du Mercosur ont eu lieu la semaine dernière au Brésil, et des "discussions au niveau technique vont continuer", a détaillé Eric Mamer, porte-parole de la Commission.
"Croyez moi, quand la France veut quelque chose en Europe, elle a suffisamment de poids pour l'imposer", a de son côté répliqué Bruno Le Maire mercredi, affirmant que "c'est grâce au président de la République et uniquement grâce à lui, que cet accord n'est pas signé aujourd'hui."
Les négociations entre l'UE et le Mercosur pour la conclusion d'un accord commercial ont débuté il y a près d'un quart de siècle, en 2000.
Un accord politique avait été conclu en 2019, mais l'opposition de plusieurs pays, dont la France, a bloqué l'adoption définitive.
"Tant qu'on n'a pas de réponse claire et tant qu'on n'a pas quelque chose qui évite de mettre et de livrer nos producteurs français, européens à des clauses, à une concurrence qui soit une concurrence déloyale, il ne peut pas y avoir d'accord du Mercosur", a de son côté ajouté le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, sur Sud Radio.
34H96ZQ