Logistique : la forte demande confrontée au manque de foncier

La Lorraine, terre de logistique ! Jamais ce qualificatif n’aura été aussi parlant. Le marché spécifique de l’immobilier logistique est en plein essor. À côté des vastes projets concrétisés notamment dans le sud meurthe-et-mosellan, d’autres sortent de terre. Conséquence directe d’une demande de plus en plus forte. Seule ombre au tableau : la problématique récurrente du foncier.

En octobre dernier, le groupe Martin Brower rendait sa plateforme logistique opérationnelle dans le sud-est de l’agglomération nancéienne, l’exemple typique d’un marché en plein essor dans la région et ailleurs…
En octobre dernier, le groupe Martin Brower rendait sa plateforme logistique opérationnelle dans le sud-est de l’agglomération nancéienne, l’exemple typique d’un marché en plein essor dans la région et ailleurs…

5 500 m² de surface, une dizaine de quais de chargement pour un investissement de 10 M€, le tout construit en à peine une année. La plateforme logistique du groupe Martin Brower (partenaire logistique historique de McDonald’s), opérationnelle depuis octobre dernier sur la zone des sables de Rosières-aux-Salines et Dombasle-sur-Meurthe au Sud-Est de Nancy le long de l’A33 s’affiche comme l’exemple typique de la santé de l’immobilier logistique dans la région. Dire que les entrepôts logistiques poussent comme des champignons serait, peut-être, un peu exagéré mais on n’en est pas loin. «2021 aura été une année, à l’instar des autres secteurs de l’immobilier d’entreprise, une année quasi record pour l’univers de la logistique», assure un professionnel de l’immobilier de l’agglomération nancéienne qui avance le chiffre de 140 000 m² transactés dans ce seul domaine. «Et ce n’est pas seulement le fait du développement du e-commerce nécessitant une implantation au plus proche des consommateurs de la part des logisticiens.» Martin Brower sur la Zone des Sables, Lidl et le groupe Colruyt sur la zone de Gondreville-Fontenoy ou encore GSE pour le compte d’Alderan avec une plateforme logistique multi-utilisateurs.

Futures implantations

Ces implantations sont le fait non pas de géant de l’e-commerce mais de secteurs, disons, plus traditionnels. Si bon nombre de ces projets étaient déjà dans les tuyaux, leur concrétisation s’additionne à l’annonce de plusieurs futures implantations. Dernière annonce en date, du côté de la zone d’aménagement concertée attenante à l’infrastructure aéroportuaire entre Nancy et Metz. En commission permanente, la région Grand Est a entériné la vente de plusieurs terrains sur les communes de Goin, Pagny-lès-Goin et Vigny. Le groupe Cora devrait implanter une plateforme de près de 24 000 m² (opérationnelle à la mi-2023) via JBD Expertise, un investisseur immobilier parisien spécialisé dans la logistique. Une autre plateforme de 35 000 m² serait également dans les cartons dans cette partie de la région. «Il est certain que les projets ne manquent pas ! La demande est là, la problématique, c’est le foncier», constate un commercialisateur. Un frein certain mais qui n’empêche pas les investisseurs d’être bien présents sur ce créneau plus que rentable. «Compte tenu de la rentabilité du marché, les entrepôts trouvent facilement des acheteurs. Investir dans l’immobilier logistique représente une belle opportunité financière puisque les propriétaires sont sûrs de trouver des loueurs. Depuis la crise sanitaire, bon nombre d’investisseurs se sont reportés sur les entrepôts logistiques. Ces entrepôts sont plus que jamais indispensables pour les entreprises du secteur de l’e-commerce ou encore de la grande distribution», analyse un expert du secteur. La logistique, le nouvel eldorado de l’immobilier d’entreprise ? La réponse apparaît toute trouvée.

Locaux d’activités : répondre aux besoins

«2021 a été également une très bonne année en matière de locaux d’activités !» Constat quasi unanime de la part des différents acteurs du marché des agglomérations de Nancy et de Metz. Souvent «oubliés» des différentes statistiques de l’immobilier d’entreprise, les locaux d’activités semblent aujourd’hui suivre la tendance de leurs grands frères logisticiens. Sur le site Saint-Jacques à Maxéville, la dernière opération en date, Cap Indus (pilotée par la Foncières & Territoires et la Solorem) entend répondre aux besoins de locaux d’activités de la part des TPE et PME. «Les cellules de petites tailles sont fortement demandées. Bon nombre de sites à réhabiliter peuvent y répondre aujourd’hui, reste à lancer les opérations», assure un commercialisateur.