Installée à Landrethun-le-Nord, entre Calais et Boulogne-sur-Mer
La Foncière Chênelet, une entreprise à impact
La Foncière Chênelet, installée à Landrethun-le-Nord, se donne pour mission de construire des logements de qualité pour les plus vulnérables. Et ce, en mettant bientôt à contribution des financeurs particuliers. Explications.
Depuis sa création en 2009 à Landrethun-le-Nord, la Foncière Chênelet s’est donnée pour mission de construire des logements de qualité pour les plus vulnérables, comme les personnes à faibles revenus, âgés ou atteintes d’un handicap. Pour ce faire, l’entreprise, appartenant à l’économie sociale et solidaire, ne lésine pas sur les matériaux, ni sur le choix des équipements de chauffage. «En ce qui concerne la construction, nos ossatures sont en bois et nous utilisons des matériaux biosourcés comme la paille ou les briques en terre crue», introduit Anne-Gaëlle Charvet, présidente de la Foncière Chênelet.
L’entreprise a également pour habitude de végétaliser les toitures et d’installer des panneaux solaires. Résultat, les charges annuelles (chauffage, eau chaude et électricité incluses) dans un logement de la foncière s’élèvent, en moyenne, à 700 euros. Un prix dérisoire. «De plus, nous favorisons les entreprises du territoire. Entre 75 et 80%, des heures de chantier, en moyenne, sont réalisées par des entreprises locales» ajoute la présidente.
200 logements construits depuis 2009
La Foncière Chênelet, qui a déjà construit 200 logements depuis son lancement, travaille essentiellement en zone rurale. «En effet, nous avons pour ambition de répondre aux besoins des élus en campagne, qui cherchent une entreprise capable de construire de petites opérations, témoigne Anne-Gaëlle Charvet. Nous travaillons à flux tiré, c’est-à-dire que nous répondons à la demande.» La Foncière vient ainsi de démarrer, après plusieurs échanges avec le maire de Landrethun-le-Nord, un projet de quatre logements dont deux seront destinés à des familles et deux à des personnes en situation de handicap.
Les neuf salariés de l’entreprise ont pour objectif de construire ou rénover entre 30 et 40 logements par an. «Lorsque nous construisons, nous avons recours à des financements dédiés au logement social. Seulement, avec les matériaux que nous utilisons, nous construisons plus cher, donc l’argent que nous recevons ne suffit pas» alerte la présidente de la Foncière. Auparavant, la Foncière Chênelet faisait appel à des investisseurs solidaires pour boucler ses budgets (généralement des grands groupes). Mais l’entreprise a eu l'idée de passer par la plateforme Lita. «C’est un opérateur qui met en relation des projets à impact et des épargnants particuliers» résume Anne-Gaëlle Charvet.
Une levée de fonds avec les particuliers
Après une première campagne en 2017, la Foncière Chênelet lance une seconde campagne en cette fin d’année. «Nous avons pour souhait de lever entre 500 000 et un million d’euros. La collecte se clôture le 22 décembre» précise Anne-Gaëlle Charvet. L’argent permettra de poursuivre le travail engagé. «Cette levée de fonds nous permettra de débuter plusieurs projets, dont un béguinage à Eecke et un habitat inclusif à Seninghem» liste l’entrepreneuse. Aucun dividende n’est versé aux épargnants particuliers, qui deviennent actionnaires, car il s’agit de finance solidaire. Toutefois, ils peuvent participer aux assemblées générales et suivre l’actualité de la Foncière. «Les particuliers qui investissent sont là, car il y a un impact sociétal» conclut Anne-Gaëlle Charve. Une initiative en parfaite adéquation avec l'ADN de l’entreprise.