La Flandre-Maritime perd des forces vives

L’INSEE a étudié, à la fin du printemps dernier, les dynamiques socio-économiques de la Flandre-Maritime. Fruit d’une collaboration entre le SCOT Flandre Dunkerque, la communauté urbaine de Dunkerque et de l’Agence de l’urbanisme, l'étude pointe un réel problème pour le territoire.

« Le Dunkerquois perd depuis des décennies des jeunes actifs ».
« Le Dunkerquois perd depuis des décennies des jeunes actifs ».
CAPresse 2013

Le Dunkerquois perd depuis des décennies des jeunes actifs.

 

En une décennie, l’agglomération dunkerquoise est passée de 379 602 à 376 890 habitants… C’est le tissu urbain qui est le plus touché au vu des chiffres : Dunkerque (-6,1%), Coudekerque (22 474 habitants, -6,9%) et Grande-Synthe (20 991 habitants, -9,7%). David Desrivièrre, de l’INSEE, a travaillé sur une problématique précise, fruit d’un constat délicat : «La population du SCOT a diminué sur la période récente, et ce, en raison d’un déficit migratoire qui pénalise la croissance démographique du territoire depuis plusieurs décennies.» Le mal est profond et touche une population spécifique : «Ce déficit migratoire concerne essentiellement les actifs de moins de 35 ans, en particulier les plus qualifiés.» Fort de ce constat, David Desrivièrre pose la question de l’évolution du territoire : la population du SCOT (établi à une valeur 100 en 1975) a augmenté jusqu’au début des années 1980 avant de stagner et d’amorcer une décroissance à partir de la fin des années 1990.

Des actifs diplômés qui quittent le territoire à cause du travail. Entre 1999 et 2008, elle passe ainsi de 272 000 à 265 000 habitants. La tranche 18/40 ans montre de réelles faiblesses : «Le déficit migratoire s’élève à environ 1 900 habitants par an mais concerne essentiellement les personnes âgées de 18 à 40 ans.» Les départs sont avant tout motivés par des raisons professionnelles, «à la fois pour accéder à des marchés du travail plus attractifs (Lille Métropole, Ile-de-France ou encore PACA)… Les cadres représentent 9,4% des actifs résidant sur le SCOT contre 22% des sorties vers le SCOT de Lille Métropole et l’Ile-de-France», analyse l’expert. La population active du SCOT reste marquée par l’histoire industrielle du bassin de vie : près d’un tiers des actifs est encore classé «ouvrier». Pour aller au-delà des constats, l’étude imagine une simulation «tendancielle» qui prolonge les observations démographiques des dernières années. Une seconde simulation − qualifiée d’«équilibrée» − «repose sur une amélioration de l’attractivité résidentielle du SCOT». La simulation fait chuter la population du SCOT à moins de 250 000 personnes d’ici 2030 (contre 265 000 en 2008). La seconde simulation la fait croître de 2 000 personnes. Concernant l’évolution de la population active, l’étude marque le pas : elle ne donne pas de chiffres mais annonce que l’évolution à venir du nombre d’actifs résidant sur le SCOT entrera dans une équation à deux inconnues : «le vieillissement de la population active, la variation du taux d’activité». En 2008, la population active était de 118 500 personnes. Dans le scénario 1, le chiffre passe en 2030 à 105 000. Dans le second cas de figure, il est de 115 000.