Implanté à Béthune
La flamme brûle toujours pour le Groupe Philippe… depuis 1961 !
«Avec la hausse des tarifs énergétiques et les aides de l’Etat, les commandes ont explosé ! Mais nous avons été pris de court, il nous était impossible de doubler notre capacité de production si rapidement». Rencontre avec Ludovic Lemahieu, directeur commercial du Groupe Philippe.
Depuis 1961, le groupe Philippe conçoit, développe, fabrique et commercialise des cheminées et des inserts pour 400 salariés et un chiffre d’affaires annuel de 50 millions €. Et tout a commencé lorsque Clémentin Philippe décide de construire, lui-même, la cheminée de son domicile… avant d’en faire de même pour ses voisins, sa famille et ses amis et de fonder les Cheminées Philippe à Annezin.
Une production entièrement intégrée, un pari gagnant !
L’entreprise grandit au fil des années et en 1986, pour répondre à ses besoins, l’entrepreneur crée sa propre fonderie à Liévin. Une croissance qui se poursuit en 1998 avec l’acquisition de la marque Godin, spécialisée dans la fabrication de poêles à bois et à granulés et basée à Guise dans l’Aisne, dans l’optique de se positionner sur ce marché porteur et complémentaire de son activité historique.
Désormais dirigé par la fille de son fondateur, Francine Philippe, et implanté à Béthune, le groupe Philippe compte désormais 4 sites dans les Hauts-de-France entièrement dédiés à la production des cheminées et inserts (les poêles à granulés sont développés avec des partenaires) avec une ferronnerie, une marbrerie, une fonderie et des ateliers pour le travail du verre et de la céramique. Tous les corps de métier s’y côtoient, du soudeur à l’ingénieur en passant par les services administratifs et la gestion des transports.
«Tous les métiers sont intégrés au groupe afin de garantir une réactivité dans la production et de faire face aux problématiques d’approvisionnement, et donc d’offrir des délais de livraison rapides à nos clients » explique Ludovic Lemahieu. « Historiquement, notre spécificité est de proposer des modèles en fonte, d’où l’investissement rapide de Clémentin Philippe dans la fonderie de Liévin, qui va emmagasiner et restituer davantage de chaleur qu’un modèle traditionnel. Un gage de qualité et de solidité. Oui nous sommes plus chers que nos concurrents, mais pour un meilleur rapport qualité / prix puisque nous garantissons une meilleure longévité et donc la rentabilité de l’investissement». Le groupe nordiste, qui représenterait 10% du marché Français du poêle et de la cheminée, commercialise ses produits via un réseau de 120 concessionnaires en France et des distributeurs pour l’export à l’international. «Nous vendons beaucoup en Australie» précise-t-il.
Une conjoncture économique qui ne freine pas l’optimisme !
Avec l’avènement du Made in France et la quête collective de solutions de chauffage plus économiques et plus écologiques, le Groupe Philippe bénéficie de conditions favorables pour pérenniser sa croissance. Mais reste prudent. «Avec la hausse des tarifs énergétiques et les aides de l’Etat, les commandes ont explosé ! Mais nous avons été pris de court, il nous était impossible de doubler notre capacité de production si rapidement. Toutefois, l’évolution du contexte mondial ces derniers mois confirme que notre choix d’intégrer en interne toutes les compétences était un choix gagnant !»
Et Ludovic Lemahieu de poursuivre : «L’inflation nous pousse à la prudence. Nous avons quintuplé nos factures énergétiques, les tarifs des matières premières continuent de grimper… donc nos marges baissent puisque nous ne pouvons pas tout répercuter sur nos clients. Nous souhaitons investir et nous en avons les capacités, mais nous observons le marché et si nous investissons à court ou moyen termes, ce sera dans la modernisation de la fonderie qui reste un superbe outil industriel !»
Et comme bon nombre d’acteurs industriels, le Groupe Philippe est confronté à une inquiétante pénurie de main d’oeuvre qui vient freiner son développement. «C’est très compliqué de recruter, notamment des chaudronniers puisque ce sont des compétences de plus en plus rares… nous avons une vingtaine de postes vacants ! Mais malheureusement, l’industrie n’a pas une image très glamour alors que pour les jeunes, les possibilités de carrière y sont nombreuses, avec de bons salaires. C’est d’autant plus vrai que l’avenir de la production industrielle passera de nouveau par la France !»
Toutefois, vous l’aurez compris, l’optimisme est de rigueur au sein de l’entreprise béthunoise. «Il faut savoir se remettre en question… nous avons souffert, comme beaucoup d’industriels, mais nous avons retrouvé une phase de croissance (+10% en 2022). C’est un métier d’avenir, cohérent avec la volonté d’avoir des logements moins énergivores… nous sommes dans une phase d’analyse. Et d’un point de vue commercial, nous devons améliorer nos marques et nos enseignes sur les 10 ans à venir». À suivre…