La filière nucléaire, levier de développement pour les PME de la région
Portée par deux grands sites de production dans la région, la filière nucléaire mobilise plus de 360 entreprises sur le territoire. Elles fournissent ou entretiennent et font fonctionner les centrales. Le programme NUCLEI Hauts-de-France œuvre à ce que ces prestataires restent locaux. Récemment, une étude a été publiée en collaboration avec la Région pour décrypter l'écosystème en place.
Une enquête sur la filière nucléaire régionale vient de sortir. Réalisée en 2019 sur les résultats économiques de 2018 à la demande de NUCLEI Hauts-de-France (programme de développement économique de la filière nucléaire dans la région), elle indique que le secteur mobilise 15 000 emplois induits sur le territoire. Un chiffre qui ne cessera d’augmenter puisque 309 recrutements seraient envisagés cette année. En 2018, la filière avait déjà créé 240 emplois supplémentaires.
En effet, 86% des 141 établissements répondant à l’enquête s’estiment très optimistes sur les opportunités de développement de leur activité.
Deux sites d’importance
La filière est portée par deux sites emblématiques : le centre nucléaire de production d’électricité EDF de Gravelines et le site de production de Framatome Jeumont. Mais, dans l’ombre, plus de 360 entreprises régionales contribuent à leur fonctionnement. Soit en tant que fournisseurs, soit en tant que prestataires de maintenance.
Philippe Stahl, chargé de mission NUCLEI Hauts-de-France, détaille : «Le programme NUCLEI Hauts-de-France a pour but de rendre plus accessibles de gros marchés de la filière aux PME locales. Ce sont souvent les grands donneurs d’ordre qui répondent aux appels d’offres, or ces donneurs d’ordre sous-traitent par la suite.» C’est alors que les entreprises de la région interviennent. Car, en moyenne, les donneurs d’ordre de la filière sous-traitent 38% de leurs activités nucléaires. L’objectif est alors que les prestataires des deux grands sites nucléaires de la région restent issus des Hauts-de-France.
Des prestataires qui multiplient les marchés
Ces prestataires sont souvent des entreprises de moins de 50 salariés (trois sur quatre) dont le marché principal n’est pas le nucléaire. Il est question de professionnels de l’équipement, des travaux des métaux, de l’ingénierie, de la sécurité ou encore du BTP, etc., répondant aussi aux marchés de la métallurgie, de l’agroalimentaire, de la chimie et du ferroviaire.
La part du nucléaire dans leur chiffre d’affaires s’élève toutefois à 22%. Un chiffre non négligeable qui motive les dirigeants à investir pour améliorer leurs services : 63% d’entre eux voudraient aller dans ce sens. L’investissement serait d’autant plus élevé pour les entreprises de plus de 25 salariés.
Si ces statistiques datent d’avant la crise de la Covid-19, NUCLEI Hauts-de-France estime cependant que ses aléas ne faussent pas les résultats de l’étude. Et pour cause : la Région est candidate, depuis 2018, à l’accueil de nouvelles unités de production d’électricité sur son territoire. Les opportunités de marchés sont donc toujours d’actualité.