Entretien avec Nathalie Gheerbrant, vice-présidente développement économique, emploi, formation et insertion de la Communauté urbaine d’Arras

«La filière logistique est essentielle pour capter l’industrie»

Au croisement des principaux axes économiques nord-européens et au cœur d’un nœud d’infrastructures routières et ferroviaires d’une grande densité, le territoire de la Communauté urbaine d’Arras (CUA) accueille régulièrement de nouvelles entreprises sur ses parcs d’activités (Actiparc, Artoipole...). La filière logistique-transport y occupe une place intéressante mais non exclusive. Rencontre avec Nathalie Gheerbrant, vice-présidente développement économique, emploi, formation et insertion de la CUA.

Nathalie Gheerbrant, vice-présidente développement économique, emploi, formation et insertion de la CUA, et par ailleurs conseillère régionale.
Nathalie Gheerbrant, vice-présidente développement économique, emploi, formation et insertion de la CUA, et par ailleurs conseillère régionale.
La Gazette : Quelles sont les principales filières d’activités et les parcs d’activités du Grand Arras ?

Nathalie GheerbrantNos principales filières d’activités, sans ordre de prépondérance, sont l’agroalimentaire, la logistique-transport, le luxe, la santé, le travail des métaux. Les principaux parcs d’activités sont implantés de la façon suivante : Artoipole à l’est d’Arras (180 hectares, 70 entreprises, 3 000 emplois), Actiparc au nord-est (280 ha, 32 entreprises, 1 600 emplois), Les Bonnettes, parc dédié au tertiaire, la ZI Est (200 ha, une centaine d’entreprises, 3 000 emplois), avec un projet d’extension de 45 ha, et la ZI Ouest. 

S’ajoutent plusieurs parcs d’activités légères sur différentes communes (Thélus, Maroeuil, Saint-Laurent-Blangy, Dainville, Achicourt, Beaumetz-les-Loges, etc.). D’une façon générale, l’ensemble des parcs d’activités est concerné par les projets d’implantation ou d’extension quels qu’ils soient. Il est certain qu’Artoipole et Actiparc sont les plus importants et permettent d’accueillir des structures à fort besoin de surfaces.

Comment se positionne la filière logistique et transport ? 

La logistique est essentielle pour capter l’industrie. Elle est très présente mais non majoritaire (3 000 emplois), 10% à Artoipole, 25% à Actiparc. Ainsi on dénombre 500 000 m² de bases logistiques, dont 80 000 m² en température dirigée, et dont 50 000 m² actuellement en construction sans locataire (groupe immobilier GLP à Actiparc), un type d’investissement à risque relativement rare. Actuellement, les opérations à venir seront des extensions ou des remplacements d’occupants au sein de bâtiments existants. Le dernier arrivé, mis en activité en 2021, est Kloosterboer/Lineage, à capitaux américains, avec 30 M€ d’investissements et 70 emplois à ce jour.

Nous avons de nombreuses activités souvent complémentaires, comme des logisticiens (entrepôts) et des transporteurs. La logistique fait appel à une grande variété de métiers : caristes, planificateurs, informaticiens, administratifs, etc. Il y a aussi des spécialistes, on peut citer Eurotranspharma, spécialisé dans le transport de médicaments (Actiparc), Garnier (Artoipole, qui vient de reprendre Comata), et Citerne dans le transport. Nous avons aussi des logisticiens spécialisés, comme Alloga, spécialisé dans les médicaments (Artoipole). En service annexe, la FNTR va se développer à Artoipole, idem pour Coquelle avec un centre de formation.

Le lien avec l’agroalimentaire est particulièrement important. Les transporteurs froid (Antoine et Salesky, Dispam, Sautejeau, Socafna, etc.) nous aident à capter les industriels, avec nos trois grandes plateformes froid : FM Logistic, STEF, et Kloosterboer/Lineage. L’un de nos plus importants employeurs est un transporteur, Guidez (Artoipole), avec plus de 550 salariés. On peut également noter la base Scapartois (plus de 500 salariés).

Et les autres filières d’activité ?

L’industrie et les services à l’industrie sont bien représentés et génèrent de nombreux emplois induits dans la maintenance, le transport, la sécurité, le nettoyage, etc. Par ailleurs, l’agroalimentaire constitue, avec ses activités satellites, un important facteur de rayonnement pour le territoire. Ainsi, rien qu’à elles deux, Vandemoortele (capitaux belges, deux usines sur le territoire) et Haägen-Dazs ont investi plus de 50 M€ ces dernières années sur le territoire.

Pour conclure, la filière logistique-transport est souvent un de nos plus pour faire venir les industriels, particulièrement dans l’agroalimentaire, l’inverse est également vrai, c’est un cercle vertueux. C’est aussi notre façon d’aborder le développement économique, en y apportant tous les services disponibles sur le Grand Arras (formation, recrutement, accompagnement, etc.) et en créant des écosystèmes.

Actiparc, au nord-est d'Arras, recense 32 entreprises pour 1 600 emplois.


Artoipole, à l’est d’Arras, accueille 70 entreprises pour 3 000 emplois.