La filière halieutique régionale cherche des pistes d'avenir

Du pêcheur au consommateur, tous les acteurs étaient présents, le 24 juin dernier à Boulogne-sur-Mer, pour les premiers Etats régionaux de la filière halieutique. Un événement qui doit aboutir en fin d'année à un plan d'avenir.

Les élus régionaux ont souhaité marquer leur soutien à la filière. © Aletheia Press/Olivier Prud’homme
Les élus régionaux ont souhaité marquer leur soutien à la filière. © Aletheia Press/Olivier Prud’homme

Mettre tout le monde autour de la table et réfléchir à l'avenir... C'est cette recette éprouvée que la région a souhaité déployer pour donner des perspectives, à travers les Etats régionaux de la filière halieutique.

Le 24 juin à Boulogne-sur-Mer, des représentants de toute la filière étaient réunis, du pêcheur au consommateur, en passant par les secteurs du transport, de la formation, de la commercialisation ainsi que la recherche et développement. Des représentants de la pêche à pied, de la conchyliculture, de l'ostréiculture et de la pisciculture étaient aussi présents, montrant l'unité des professionnels du poisson et du coquillage.

Il faut dire que le secteur traverse une nouvelle tourmente. Le Brexit, bien sûr, a perturbé la filière (19 navires restent encore privés de licence), mais la crise sanitaire comme la guerre en Ukraine participent pareillement à ses difficultés. D'autres défis restent aussi à relever comme la protection de l’environnement et la gestion des ressources, ou le renouvellement des générations... Autant de problématiques que les Etats régionaux veulent étudier pour dessiner l'avenir de la filière à travers un grand plan qui devrait être bâti d'ici la fin de l'année.

27 millions d'euros de fonds européens

Un plan qui devra actionner tous les leviers disponibles, dont la mobilisation de l’enveloppe FEAMPA (Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture) et les crédits régionaux associés au service notamment de la modernisation et de la diversification de ces secteurs en Hauts-de-France. Ces financements vont s’élever à eux seuls à plus de 27 millions pour la période 2022-2027.

Pour autant, la Région n'oublie pas la lourdeur dont ces fonds peuvent être affectés. «Nous avons voté une délibération nous permettant de venir en aide financièrement aux pêcheurs qui attendent le versement des subventions européennes, depuis deux ans pour certains», a rappelé Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France. La collectivité a ainsi voté en juillet 2021 un fonds d’urgence de 500 000 € qui a permis d’accompagner 37 entreprises de pêche impactées par le Brexit. Plus de 900 000 euros d’aides d’urgence ont également été octroyés aux fileyeurs, pêcheurs à pied et conchyliculteurs, sans oublier les crédits régionaux mobilisés pour les partenaires que sont le CRC, le CRPMEM et le GEMEL.

Une marque collective en réflexion

Surtout les Etats régionaux se devaient de dégager de nouvelles pistes de réflexion. Déjà une première piste semble s'esquisser dans l'esprit des élus régionaux : celle d'une marque collective régionale, à l'image de celles déjà déployées en Bretagne ou en Normandie. «On a la chance d’avoir tous les secteurs de la filière dans la région, souligne la vice-présidente de la Région, Marie-Sophie Lesne. Le port de Boulogne est le premier de France et il est le premier centre européen de transformation des produits de la mer. Il faut faire connaître cette force à travers cette marque et montrer que le secteur de la pêche est particulièrement dynamique.» Outre cette piste de communication, la filière a aussi profité des ateliers et conférences pour des échanges d'expériences en vue d'une mutualisation. Certaines initiatives destinées à préserver la valeur ajoutée pourraient ainsi être généralisées ou dupliquées. Autant de pistes de travail à approfondir dans les mois à venir.

La filière halieutique régionale en quelques chiffres

- Plus de 80 millions d’euros de chiffre d'affaires.

- 328 000 tonnes par an de produits de la mer sont transformés dans les Hauts-de-France.

- Boulogne-sur-Mer est le premier port de pêche français.

- 140 entreprises de transformation sont implantées dans la zone de Capécure.