La filière halieutique bio des Hauts-de-France peine à se faire une place

A Pro Bio, une association engagée au service de l’ensemble des acteurs de la filière biologique des Hauts-de-France, a publié une étude sur la filière halieutique bio de la région. L’occasion de dresser un état des lieux des acteurs, des besoins et des possibilités de développement.

L'étude préconise de sensibiliser l’ensemble de la filière halieutique à la conversion vers l’agriculture biologique. © JackF
L'étude préconise de sensibiliser l’ensemble de la filière halieutique à la conversion vers l’agriculture biologique. © JackF

Côté production, le tableau est assez morose. Dans les Hauts-de-France, seuls deux producteurs disposent de la certification agriculture biologique. L’un est éleveur de moules bio, l’autre produit des larves de bars biologiques. Une production bien trop faible pour satisfaire les besoins des consommateurs et des acteurs de la transformation de la région. Pourtant, la transformation biologique, de son côté, est dynamique et est en demande ;  44 acteurs des Hauts-de-France sont certifiés bio (dont 31 transformateurs, 8 grossistes, 3 négoces et 2 conditionneurs), soit 50% des acteurs de la filière halieutique du nord de l’Hexagone.

Alors comment se fournissent-ils ? La réponse est assez simple : l’étude démontre que la transformation de poissons biologiques en Hauts-de-France est principalement axée sur le saumon, un poisson qui n’est pas produit sur le territoire. La plupart de ces acteurs achètent donc du poisson exporté.

Les sites aquacoles comme solution

Après réflexion, l’une des solutions qui peut s’offrir à la filière pour répondre à la problématique du manque de production halieutique bio, c’est la conversion des sites de production aquacoles, en eau douce comme salée. Cela aurait en effet plusieurs avantages, comme le fait d’être une solution alternative à la diminution des ressources marines. 

Cela permettrait également de répondre aux 46% de consommateurs des Hauts-de-France qui disent privilégier les produits bio dans leurs paniers, mais aussi de satisfaire la demande des transformateurs bio de la région dont 45% déclarent vouloir travailler davantage avec des produits locaux si ceux-ci sont disponibles, ou encore limiter l’impact environnemental de la filière sur le territoire régional.

Une filière bio méconnue

Reste aussi à promouvoir la filière halieutique bio des Hauts-de-France, qui est encore trop méconnue. Pour exemple, aucune poissonnerie n’est labellisée bio. Ainsi, il devient important de sensibiliser l’ensemble de la filière halieutique à la conversion vers l’agriculture biologique : producteurs, transformateurs, revendeurs. L’étude préconise dans ce sens la mise en place d’un accompagnement à la conversion, qui n’existe pas encore à ce jour en région. Mais l’exercice doit se faire également vers le consommateur. Il est important de l’informer et de le sensibiliser sur les conditions d’élevage en agriculture biologique, pour ainsi enclencher le virage vers la reconversion.