Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle : la dynamique continue sans réelle visibilité
La Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle vient de tenir son assemblée générale le 23 mars à la ferme équestre du Ménil Saint-Michel Flavigny-sur-Moselle. Si la transformation et la diversification engagées se poursuivent, elles se déroulent dans un manque global de visibilité, conjoncture oblige.
«Nous sommes entrés dans une grosse période de doute ! Je perçois un essoufflement dans la vision et les perspectives. Il y a une grosse baisse de moral.» Constat établi par Phillipe Coy, le président national de la Confédération des buralistes quelques minutes avant le début de l’assemblée de ses troupes meurthe-et-mosellanes, le 23 mars dernier à la ferme équestre du Ménil Saint-Michel à Flavigny-sur-Moselle.
«La période est chargée d’incertitudes. Le réseau est touché par la crise énergétique et par la crise économique. Les émeutes de fin juin 2023 ont laissées des cicatrices à un grand nombre de nos collègues et les dernières augmentations des prix sont vécues comme une injustice par le réseau», renchérit Hervé Garnier, le président de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle.
Une hausse du tabac en début d’année, du fait du jeu spéculatif de l’un des principaux fabricants (en l’occurrence Philip Morris) ayant opéré un effet domino chez les autres entraînant une hausse entre 50 centimes et un euro. La hausse de trop ? Sans doute et peut-être pas la dernière. Depuis 2018, avec le lancement du premier fonds de transformation visant à accélérer la diversification (vitale) de ce réseau qui s’affiche aujourd’hui comme commerçant d’utilité locale, la profession a entamé sa mue.
Diversification sans limite
«La dynamique de la transformation se poursuit malgré le contexte général. Nous enregistrons une vingtaine de demandes par semaine.» Plus de 5 000 buralistes au niveau national ont engagé cette mutation. 30 % des quelque 180 adhérents meurthe-et-mosellans ont ouvert un dossier de transformation.
Si l’ADN des buralistes demeure la vente de tabac (qui représente encore pour une grande majorité entre 40 et 50 % de leur CA), la multiplication des offres de services s’enchaîne. À côté des services traditionnels de distribution de la presse, des jeux, d’autres services comme les différents paiements de proximité de certains impôts et factures de la Direction générale des finances publiques, le dépôt et retrait de colis ou encore des services de néo-banque, se sont multipliés.
«Il n’y a pas de limite dans la diversification», continue le président national de la Confédération des buralistes. La vente de certaines cartouches de chasse (autorisée par un décret du 1er janvier) pourrait intervenir en Meurthe-et-Moselle dès la rentrée prochaine. Un ajout à la liste des diversifications. Des modules de formation devraient voir le jour rapidement histoire que les buralistes intéressés puissent obtenir une certification pour vendre ces munitions.
«Une bonne transformation, c’est 30 % de CA supplémentaire», continuent les deux présidents. Une transformation qui attire. La profession se rajeunit avec l’arrivée de jeunes (dont certains ont à peine vingt ans) qui reprennent des affaires pour en faire un véritable commerce de proximité. Un commerce de proximité qui est bien souvent le dernier notamment en zone rurale. Un état de fait qui a entraîné la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle à signer une convention avec l’Association des maires ruraux du département.
En toute ruralité et proximité
Une première au niveau national ! Le 23 mars, à l’occasion de l’assemblée générale de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle, Hervé Garnier, son président, a signé avec Florence Picard, maire de Coyviller et présidente de l’Association des maires ruraux de Meurthe-et-Moselle une convention. Objectif : permettre aux buralistes présents en zone rurale de développer des services pour répondre aux besoins des populations et identifier des communes en manque cruel de services et envisager l’installation d’un buraliste.