La Distillerie Guy a fêté ses 100 ans
Bien qu’Armand Guy, le fondateur, ait commencé à distiller en 1890, la Distillerie Guy a fêté ses 100 ans en 2021. Interdite un temps, l’absinthe retrouve peu à peu ses lettres de noblesse, notamment grâce à l’entreprise qui a développé aussi d’autres produits.
Les garnisons militaires de Pontarlier appréciaient de s’installer au comptoir de la buvette de la rue Lavaux à Pontarlier pour boire de l’absinthe. Armand Guy, le fondateur de la Distillerie Guy, a ainsi commencé à distiller en 1890 avant de créer un bâtiment dédié à cette activité, à quelques mètres de la buvette. Alors que la commune compte 23 distilleries en 1915, l’Etat interdit la consommation d’absinthe, soupçonnée de rendre fou.
« Pontarlier est la capitale mondiale de l’absinthe » rappelle François-Laurent Vitrac qui a repris l’entreprise en novembre 2020, succédant à quatre générations de la famille Guy. Il doit à ses prédécesseurs la création du Pontarlier anis en 1921, une institution en Franche-Comté ou encore à François Guy, le dernier cédant, d’avoir œuvré pour la re-légalisation de l’absinthe. « Depuis les années 80, il s’est démené en ce sens, réussissant son pari en 2001. Il a d’ailleurs reçu la médaille du mérite agricole pour cette implication. »
Des produits phares
En 2021, la Distillerie Guy a officiellement fêté son centenaire tout autant que celui du Pontarlier anis. « Nous avons battu des records de production l’an dernier avec 600 000 litres » précise François-Laurent Vitrac dont l’entreprise a produit un total de 650 000 litres de spiritueux en 2021. Outre l’alcool fétiche de la région, la distillerie affiche 32 produits distincts répartis en quatre gammes. On retrouve ainsi des liqueurs de plantes et fruits, telles que la liqueur de sapin, mais aussi celle de framboise, régulièrement récompensée d’une part, ainsi que les eaux de vie.
« Nous sommes la seule distillerie à avoir un IG, indication géographique, pour l’absinthe de Pontarlier, car elle est propre à notre territoire. Nous constatons une croissance de 20 % sur cette boisson. » En effet, le cahier des charges impose que la plante pousse à une altitude supérieure à 800 mètres, sur un plateau calcaire et drainé et que la récolte soit manuelle.
Poursuivre entre tradition et nouveauté
Le nouveau dirigeant, fier d’être à la tête d’une entreprise inscrite au patrimoine vivant depuis 2007, ne manque pas de projets. « Nous travaillons à deux nouveaux produits sur l’absinthe, véritable concentré du savoir-faire de Franche-Comté, car vieillie en fût du vin jaune du Jura. » Un produit bio devrait également rejoindre la panoplie de la Distillerie Guy.
Enfin, alors que l’entreprise utilise toujours des alambics centenaires pour concevoir ses recettes, elle va investir plus de 200 000 euros d’ici la fin 2022 dans son outil de production avec des cuves et machine d’assemblage. Cette année, les curieux peuvent également retrouver les chemins de la distillerie pour la visiter comme l’on fait 19 000 visiteurs en 2019, avant la crise.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert