La directrice des Baumettes menacée de mort, deux hommes mis en examen
Menacés de mort, la directrice de la prison marseillaise des Baumettes et un de ses adjoints, objet d'un "contrat", ont été temporairement éloignés de leurs fonctions et placés sous protection, une situation qualifiée vendredi d'"exceptionnellement...
Menacés de mort, la directrice de la prison marseillaise des Baumettes et un de ses adjoints, objet d'un "contrat", ont été temporairement éloignés de leurs fonctions et placés sous protection, une situation qualifiée vendredi d'"exceptionnellement grave" par le ministère de la Justice.
Dans la soirée, le parquet de Marseille a annoncé la mise en examen de deux hommes, âgés de 17 et 21 ans, qui ont été placés en détention provisoire.
Le ministère de la justice a qualifié la situation d'"exceptionnellement grave et sérieuse", précisant à l'AFP que le garde des Sceaux Didier Migaud s'est personnellement entretenu avec les agents pénitentiaires concernés "et les a assurés de sa protection et de son soutien".
Le ministre a jugé "inadmissible que des personnels de justice soient ainsi menacés dans l'exercice de leurs fonctions".
Selon des sources syndicale et proche du dossier, un "contrat" ciblant le chef de détention des Baumettes aurait été émis par un détenu, soupçonné d'appartenir au gang de narcotrafiquants DZ Mafia.
"Une récompense de 120.000 euros" a été proposée par "un +voyou+ en lien avec le crime organisé", dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, a affirmé vendredi dans un communiqué le syndicat UFAP Unsa PACA Corse.
Interpellés près des Baumettes
Dans un communiqué, le procureur de Marseille Nicolas Bessone a précisé avoir ouvert dimanche 1er décembre une enquête "à la suite de manoeuvres d'intimidation et de menaces à l'encontre du personnel pénitentiaire de la maison d'arrêt des Baumettes".
Les deux suspects ont été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi "aux abords de l'établissement pénitentiaire après une course poursuite au cours de laquelle ils se sont débarrassés d'un sac contenant une arme de catégorie B" (arme à feu), a-t-il poursuivi.
A l'issue de leur garde à vue, ils ont été mis en examen notamment pour "tentative d'homicide volontaire avec préméditation ou guet-apens", "participation à un groupement en vue de la préparation d'un assassinat en bande organisée" et "menaces, violences, ou tout autre acte d'intimidation en vue d'obtenir de personnes dépositaires de l'autorité publique, qu'ils accomplissent ou s'abstiennent d'accomplir un acte de leur fonction", a précisé le procureur.
"Cet appel au meurtre dépasse toutes les limites et illustre les dangers insupportables auxquels sont exposés les personnels pénitentiaires", a dénoncé l'UFAP Unsa PACA Corse qui "exige un plan national ambitieux pour assurer la sécurité des personnels et mettre fin à l'impunité dans nos établissements".
En milieu de semaine, le syndicat FO Justice avait aussi dénoncé un "seuil inédit", estimant qu'il s'agissait d'"une véritable déclaration de guerre contre le personnel pénitentiaire". "Un contrat sur la tête de deux agents émanant du crime organisé, c'est une première", avait commenté auprès de l'AFP Jessy Zagari, délégué régional du syndicat FO Justice.
Ce nouvel épisode intervient après plusieurs événements ces derniers mois comme l'incendie du logement d'un agent ou l'agression d'une surveillante de la prison d'Aix-Luynes, où sont également incarcérés de nombreux délinquants liés au narcobanditisme marseillais.
Outre ces phénomènes de menaces et d'intimidations auprès des fonctionnaires, les violences liées aux trafics de drogue dans la région marseillaise ont fait 23 morts depuis janvier, selon un bilan de l'AFP.
En 2023, le narcobanditisme avait coûté la vie à 49 personnes à Marseille, sur fond de bataille de territoires entre deux gangs, la DZ Mafia et Yoda, le premier ayant finalement pris le dessus.
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