La dernière cigarette…
Arrêter la clope, avant qu’elle n’arrête ma vie», chantait Renaud il y a dix ans. Si le chanteur engagé s’est remis à l’eau, histoire d’endiguer une autre addiction tout aussi meurtrière que la sister nicotine goudronnée, il n’est pas impossible qu’il participe (comme les quelque 16 millions de fumeurs de l’Hexagone) à la vaste opération de santé publique un «Moi(s) sans tabac» lancée depuis le 1er novembre par Tabac Info Service. Une grosse machine de guerre avec la participation des pharmaciens remettant gratuitement aux volontaires un kit d’aide à l’arrêt avec plein de bons conseils du genre coaching au jour le jour, des applications sur smartphone à grand renfort de campagne publicitaire. Une belle initiative calquée sur une opération lancée en Angleterre il y a quelques années. Un mois sans tabac, c’est cinq fois plus de chance d’arrêter. Reste à être soutenu et accompagné par des professionnels. Et là aussi, l’artillerie lourde est de sortie mais bizarre pas un mot (ou si peu) sur la cigarette électronique. Démocratisée depuis quelques temps, l’e-cigarette, quoi que l’on dise, s’avère être un bon moyen pour arrêter définitivement la cigarette traditionnelle, c’est déjà ça ! Naturellement, il n’existe pas vraiment de retour sur les effets de sa consommation régulière mais cela ne peut pas être pire que la bonne vieille cibiche. La raison de cette occultation, jugée légitime par bon nombre de représentants de la santé publique, est peut-être que la cigarette électronique ne rapporte pas (encore) à l’État. Car côté tabac, le jackpot étatique n’est plus à démontrer et ce ne sont pas les buralistes (toujours en colère d’ailleurs…) qui diront le contraire. L’opération de novembre est une très bonne initiative à réitérer, mais il faudrait peut-être un jour arrêter l’hypocrisie sur le sujet. Le tabac tue, environ 73 000 personnes par an en France, mais il rapporte toujours beaucoup.
emmanuel.varrier