La crise de maires…
Écharpe tricolore joliment revêtue cependant pas de coupage de ruban en vue cette fois-ci mais une montée au créneau de la part de l’Association des maires de France pour dénoncer les coupes budgétaires de l’État et la baisse des dotations. Le 19 septembre, en pleine Journée du Patrimoine, c’était mobilisation générale de la part des maires hexagonaux, ils étaient une petite cinquantaine à investir les bureaux de la préfecture de Meurthe-et-Moselle et des milliers en France à battre le pavé. Une journée de pétition quasi inédite et il faut bien le dire un bon petit coup politique pour le grand instigateur du mouvement en l’occurrence François Baroin, sénateur et maire de Troyes (étiqueté Les Républicains) et président de l’Association des maires de France. Onze milliards d’euros de moins pour les communes entre 2015 et 2017 soit 10 % de baisse de l’investissement par an. C’est certain, cela peut en faire tousser quelques uns. La baisse des dotations de l’État est indéniable mais les communes disposent d’autres sources de revenus. La dotation globale de fonctionnement versée par l’État représente, selon Bercy, 20 % soit un cinquième des ressources des collectivités locales. De leur côté, les impôts en assurent 60 % ! Certaines communes ont naturellement des réserves mais d’autres sont loin d’être dans le même cas. Reste juste à faire passer la pilule aux administrés aujourd’hui quand ils reçoivent leurs jolis papiers de taxe d’habitation et de taxe foncière. D’après le Forum pour la gestion des villes, qui a compilé les hausses des taux d’imposition décidées cette année au niveau local (étude parue dans le Figaro du 19 septembre), plus d’un tiers des villes de plus de 100 000 habitants et de leur regroupement a augmenté ses impôts, de 1,8 % en moyenne. Une hausse jugée comme «modérée» mais à faire passer et surtout comprendre…d’où la «crise de maires»…