La création d’entreprise a su s’adapter et se réinventer
Les mesures de confinement qui ont découlé de la crise sanitaire ont contraint nombre de futurs et de jeunes créateurs d’entreprise à revoir leur plan. Si pendant cette période la grande majorité des projets a été remise, certains ont vu le jour malgré tout, à l’image de l’épicerie vrac et bio de Laurence Jouve à Dunkerque.
En télétravail dès les premières mesures de confinement, l’association d’accompagnement à la création d’entreprise dunkerquoise BGE Flandre création n’a pas chômé. «Voir son entreprise tout juste créée être stoppée net dans son élan, c’est sans doute la pire chose qui puisse arriver à un entrepreneur. Nous avons donc été très à l’écoute, nous avons tenté de rassurer et quand la situation de l’entrepreneur le permettait, nous l’avons aiguillé vers les aides auxquelles il avait droit», détaille Arnaud Vandevelde, son responsable communication. «Le premier moment d’abattement passé, nous avons été très agréablement surpris par l’inventivité dont a fait preuve l’immense majorité de nos entrepreneurs pour continuer leur activité malgré tout : vente à emporter, adaptation des locaux pour pouvoir travailler, réorientation de l’activité de l’entreprise…» Le confinement a, en revanche, mis un gros coup d’arrêt à la création d’entreprise. Si la BGE a continué de donner des conseils et des formations par visioconférence, elle ne peut que constater que l’immense majorité des projets a été ajournée. «Certains se concrétiseront plus tard. D’autres, en revanche, ont été abandonnés par les porteurs parce que leur situation familiale ou financière a changé en raison du confinement, ou parce que la confiance n’est tout simplement plus là», commente Arnaud Vandevelde. Bonne nouvelle cependant : depuis la fin du confinement, les demandes de premier rendez-vous en vue d’une création d’entreprise ont presque retrouvé leur niveau d’avant la crise. Toutefois, après une année 2019 qui avait vu la création d’entreprise en hausse dans le Dunkerquois, 2020 sera sans doute une année à oublier.
Laurence Jouve, ancienne cadre supérieure dans la grande distribution, fait partie de ceux qui ont souhaité créer coûte que coûte. «L’ouverture de mon épicerie vrac et bio à Dunkerque était prévue le 2 avril. C’est un projet professionnel et familial que je mûrissais et préparais depuis de longs mois, il était donc impensable pour moi de ne pas le concrétiser à l’heure prévue», explique la jeune femme qui a pu ouvrir sous forme de drive le 29 avril. «Les travaux d’aménagement du magasin avaient été stoppés, j’ai dû réfléchir en urgence à la façon de contourner l’obstacle. Or, j’avais prévu de faire de la vente en ligne en parallèle à partir de cet été. J’ai tout simplement inversé l’ordre des choses», sourit-elle. Une stratégie qui a payé puisque, grâce à une campagne de lancement sur les réseaux sociaux, l’épicerie en ligne a démarré avec une quarantaine de commandes par jour. Et a aidé au lancement de l’épicerie «physique», qui a pu, finalement, ouvrir le 13 mai dernier.