Rencontre avec Laurent Depoorter, président de la CPME Nord
«La CPME Nord a repris sa place dans l'économie locale»
Depuis février 2021, Laurent Depoorter est le président dynamique et engagé de la CPME Nord. L'organisation patronale interprofessionnelle, qui compte 1 100 adhérents directs dans les Hauts-de-France, a revu son modèle pour être au plus près des attentes des dirigeant(e)s.
Il l'avoue sans détours : il y a deux ans, Laurent Depoorter ne connaissait pas du tout la CPME Nord. Pourtant, le dirigeant d'Oxemis à Wambrechies (PME de sept salariés spécialisée dans le e-mailing et le SMS), mais aussi le trésorier à la CCI Hauts-de-France et élu à la CCI Grand Lille, est très impliqué dans la vie économique régionale. «Je devais adhérer à une assurance chômage et j'ai découvert la CPME Nord, une belle organisation mais qui avait besoin de se restructurer. On pouvait avoir l'image d'une CPME vieillissante et peu dynamique.»
Il
prend donc à bras-le-corps plusieurs sujets, tant et si bien que la
nomination à la présidence lui semble naturelle. Un nouveau conseil
d'administration est mis en place avec des commissions renouvelées,
notamment en service aux entreprises, communication, partenariats
avec des organismes locaux... Toute l'organisation est prise en
charge par des bénévoles et fait travailler des free lances en
communication et en administration.
Une
expertise au plus proche des besoins
Il
semble surtout que la CPME réaffirme son rôle d'agrégateur local :
«Il y a sûrement eu
une sorte d'endormissement non contrôlé lié à la numérisation de
l'économie. Si on a l'information en ligne, à quoi sert le syndicat
? Il a fallu se renouveler en allant chercher les besoins à la
source comme la rencontre entre chefs d'entreprise. C'est notre ADN.»
Forte
de ces nouveaux engagements, la CPME sort de son carcan et en
récolte déjà les fruits : 33%
d'adhésions supplémentaires en 2020,
sur les 270 que compte l'organisation patronale. A l'image du tissu
entrepreneurial français (sur les 4,5 millions d'entités légales
recensées en 2021, 95% sont des TPE, ndlr), la CPME Nord compte
majoritairement des petites structures : 25% de PME et 75% de TPE et
micro-entreprises, tous secteurs d'activité confondus.
Animations,
afterworks ciblés, déjeuners mensuels... autant d'événements qui, cette année, seront complétés d'une journée phare en avril ou
mai, sur la mise en valeur du rôle de la CPME Nord dans l'économie
locale.
En
lien avec le Gouvernement
L'organisation
reste départementale et capitalise sur des ancrages territoriaux, à
Dunkerque, Valenciennes et Marcq-en-Barœul, pour l'entité nordiste.
Les événements sont organisés en fonction des besoins des
adhérents et le Covid a évidemment soulevé plusieurs points de
vigilance : «Beaucoup
d'entreprises se sont senties perdues face à la charge
administrative. Nous avons accompagné 200 d'entre elles dans le
montage de dossiers», rappelle Laurent Depoorter.
Sans
compter un indispensable besoin de réseaux. «Sur
les deux dernières années, les chefs d'entreprise ont fait preuve
de beaucoup d'adaptation. Oui, il y a eu les aides et heureusement ;
mais les dirigeant(e)s ont aussi été très bons ! La CPME est
montée au créneau pour que les aides soient bien répercutées
auprès des adhérents. Cela permet d'adapter les aides et les
dispositifs au quotidien et c'est extrêmement précieux. Le
Gouvernement a pris conscience que les informations devaient être
redescendues aux syndicats», poursuit le président.
L'organisation
patronale interprofessionnelle travaille d'ailleurs étroitement avec
ses homologues. Et mise beaucoup sur ses 115 mandataires qui prônent
la bonne parole auprès d'organismes divers et variés comme les
universités, l'URSSAF, la CCI... Et Laurent Depoorter d'apporter un
point de vigilance à la situation économique actuelle : «Si
l'on reste sur une dernière vague, l'accompagnement est assez
puissant pour éviter les défaillances d'entreprises. Mais il faut
rester vigilants et je pense notamment au secteur de l'événementiel. Beaucoup d'entreprises ont vu le Covid comme un mur infranchissable mais ont fini par le transformer en opportunités.»